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La Communauté d’Afrique de l’Est prend 3 mois de réflexion avant de signer l’APE avec l’Union européenne

Ecofin | 10 septembre 2016

La Communauté d’Afrique de l’Est prend 3 mois de réflexion avant de signer l’APE avec l’Union européenne

La Communauté d’Afrique de l’Est (East African Community/EAC) a repoussé le délai de signature de l’accord de partenariat économique (APE) avec l’Union européenne (UE) qui était initialement prévu 1er octobre, a annoncé le président tanzanien John Magufuli le 8 septembre.

Le Kenya et le Rwanda ont signé il y a quelques jours l’accord qui ne peut cependant entrer en vigueur qu’après sa ratification par tous les Etats membres de l’EAC.

L’APE ouvre l’accès au marché de l’UE, en franchise de droits et libre de tout contingentement, à tous les produits originaires des pays membres du bloc économique est-africain qui répondent aux nomes européennes en matière de santé et de sécurité. Il prévoit aussi la suppression progressive des droits de douanes sur les produits originaires de l’UE lors de leur entrée dans les pays signataires.

«Nous nous sommes donnés trois mois pour discuter de la signature de l’APE, et nous allons nous rencontrer en janvier 2017 pour prendre une décision à ce sujet», a déclaré M. Magufuli, lors d’un sommet des chefs d’Etats du bloc régional. «Nous lançons cependant un appel à l’UE pour qu’elle ne punisse le Kenya en lui refusant l’accès au marché européen», a-t-il ajouté.

Le Kenya est le seul Etat membre de l’EAC qui sera lésé par l’ajournement de la signature de l’APE. Classés parmi les moins les moins avancés, la Tanzanie, le Burundi, l’Ouganda et le Rwanda continueront en effet d’avoir accès au marché de l’UE, en franchise de droits et libre de tout contingentement, dans le cadre de l’initiative européenne «Tout sauf les armes» (TSA).

Les Etats membres de l’EAC ont paraphé deux APE intérimaires en 2007 et en 2014. Ils se sont cependant donnés deux ans à compter de l’accord d’octobre 2014 pour ratifier l’APE par leurs parlements.

Les cinq Etats membres de l’EAC concernés par l’APE (Le Soudan du Sud qui a rejoint le bloc cette année n’a pas pris part aux négociations initiales relatives à l’accord, qui ont débuté en 2002, NDLR), veulent désormais discuter de l’impact de cet accord de libre échange sur leurs industries manufacturières.

«Nous devons parvenir à un accès au marché du marché de l’UE tout en assurant l’industrialisation de nos pays. Nous ne pouvons pas continuer à exporter des matières premières», a précisé le président ougandais Yoweri Museveni.«Nous disons à nos amis de l’Union européenne, s’il vous plaît ne paniquez pas ... ne paniquez pas. Donnez-nous trois mois et vous verrez notre position», a-t-il ajouté.

Le PIB cumulé des Etats membres de l’EAC a atteint 169,5 milliards de dollars en 2015.


 source: Ecofin