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Le partenariat transpacifique pourrait être bouclé cette semaine

L’accord va surtout redéfinir plusieurs grands standards économiques qui pourraient s’imposer, à terme, à l’ensemble de la planète

Les Échos | 26 juillet 2015

Le partenariat transpacifique pourrait être bouclé cette semaine

Yann Rousseau / Correspondant à Tokyo

Les douze nations du TPP, dont les Etats-Unis et le Japon, se retrouvent, à Hawaï, pour leurs négociations finales.

Mardi, les ministres du commerce de douze nations de la région Pacifique vont rejoindre leurs “sherpas” déjà présents depuis la semaine dernière à Hawaï pour tenter de mettre la dernière main, après plus de cinq ans de discussions, au plus large partenariat régional jamais mis en place sur la planète. Le 31 juillet, ils espèrent enfin pouvoir rentrer dans leurs capitales respectives avec le texte exact du “Partenariat transpacifique » ou “TPP” qui devra alors être validé par chacun des pays concernés, avant d’être éventuellement mis en place à partir de 2016 ou 2017.

Si la plateforme doit permettre d’abaisser encore les tarifs douaniers, déjà très bas, sur des centaines marchandises circulant entre les Etats-Unis, le Japon, la Malaisie, le Canada, l’Australie, Singapour mais aussi le Pérou, le Chili, le Mexique, le Brunei, le Vietnam et la Nouvelle-Zélande, qui génèrent déjà ensemble 40 % du PIB mondial, elle va surtout redéfinir plusieurs grands standards économiques qui pourraient s’imposer, à terme, à l’ensemble de la planète. Nombre d’analystes voient ainsi dans le TPP un accord plus politique qu’économique. « Si nous n’écrivons pas les règles du commerce mondial, devinez quoi? La Chine le fera. Et ils feront de façon à avantager les entreprises et travailleurs chinois », avait lâché, en mai dernier, le président américain Barack Obama.

Dans nombre de pays, la dimension politique va être la plus difficile à faire valider. Si de minuscules pays, ultra dépendants du commerce international tel que Singapour ou le Brunei, vont rapidement ratifier le TPP d’autres nations comme le Vietnam ou la Malaisie risquent de se montrer plus hésitantes. Hanoï et Kuala Lumpur cherchent notamment à protéger leurs entreprises d’Etat qui génèrent une large part du PIB et profitent d’avantages que le TPP aimeraient abattre. Ailleurs, c’est le mécanisme d’ISDS (Investor State Dispute Settlement), qui doit permettre à des entreprises privées étrangères d’attaquer en justice l’Etat du pays où elles se sont implantées, qui ne passe pas. Les nouvelles règles permettant de définir la nationalité d’un produit font aussi débat. Semblant s’entendre sur la plupart de ces nouveaux standards, les Etats-Unis et le Japon, qui sont les deux poids lourds de la négociation, doivent, eux, réussir, avant la fin de la semaine, à accepter l’ouverture de certains de leurs marchés jugés politiquement sensibles. Tokyo réclame la suppression des tarifs douaniers qui pénalisent ses composants automobiles entrant aux Etats-Unis quand Washington exige que le Japon accepte de faire entrer, chaque année, plus de riz américain malgré l’inéluctable recul de la consommation dans l’Archipel.

Yann Rousseau
correspondant à Tokyo


 source: Les Échos