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Négociations sur l’ALECA : le Maroc toujours en « stand-by »

LesEco | 13 janvier 2017

Négociations sur l’ALECA : le Maroc toujours en « stand-by »

Par Ayoub NAÏM

Alors que l’Union européenne semble vouloir relancer incessamment les négociations autour de l’Accord de libre-échange complet et approfondi, le Maroc prend le temps de peaufiner sa stratégie et de mettre en place un mandat de négociation. La réactivation des pourparlers reste également tributaire du contexte politique et de la formation du nouvel Exécutif.

Après une longue période de « standby », l’Union européenne s’active aujourd’hui en vue de reprendre les négociations autour de l’ALECA. Comme nous l’indiquions dans notre édition de jeudi dernier (12 janvier 2017/www.leseco.ma), le service d’action extérieure de l’Union européenne, au nom de son directeur général Afrique du Nord et Moyen-Orient, Nicholas Westcott, avait déclaré que les deux pays devraient reprendre, sous peu, les négociations portant sur l’Accord de libre-échange complet et approfondi (ALECA). La déclaration a été faite en début de semaine, durant un échange de vues avec les députés européens de la commission des Affaires étrangère au Parlement européen. Alors que l’ensemble des obstacles ayant justifié la suspension des négociations en avril 2014 semble être levé, les responsables européens s’impatientent et veulent reprendre au plus vite les pourparlers. En effet, les discussions à ce sujet, entre le Maroc et l’Union européenne, ont été suspendues dès le 4e round, le Maroc ayant exprimé sa volonté de se mettre à niveau. Rappelons-le, le royaume avait en effet décidé de se prémunir d’une étude d’impact préparant l’ouverture commerciale décidée avec l’Union européenne et de moderniser sa loi sur le Commerce extérieur afin de l’adapter aux nouvelles exigences du commerce mondiale et les standards de l’Organisation mondiale du commerce (OMC).

Effets secondaires

Aujourd’hui, ces décisions, au lieu de fluidifier la procédure, semblent avoir rendu la tâche plus compliquée pour les négociateurs. D’abord, l’étude d’impact menée par le Maroc et livrée un an plus tard en 2015, avait démontré l’existence d’effets majeurs sur l’économie et les institutions du pays. Selon le ministère du Commerce extérieur, « l’ALECA présente une possibilité de réformes profondes pour notre économie et tous ses acteurs : tissu économique, consommateurs, l’État et son cadre régulateur et administratif ». Les résultats préliminaires de l’étude d’impact, dont Les Inspirations ÉCO détient copie, mettent en garde contre les défis « sociaux » qui seront soulevés par ce nouvel accord. Parmi les secteurs les plus menacés, figurent les services et l’agriculture.

Ensuite, le nouveau texte réglementant le commerce extérieur pose plusieurs prérequis et garde-fous à l’ouverture commerciale dont notamment l’adoption d’un mandat de négociation. Le département chargé du Commerce extérieur a d’ailleurs officiellement annoncé sa volonté de mettre en place un mandat de négociation clair et assumé afin de maximiser les retombées de l’accord. Interrogé sur la question, le département du Commerce extérieur explique que le mandat de négociation est toujours en cours d’adoption et qu’il prend en considération les résultats de l’étude d’impact. « Par ailleurs, l’adoption de ce mandat n’équivaut pas à une reprise des négociations », précise Mohamed Benayad, secrétaire général du ministère du Commerce extérieur. Et pour cause, toute reprise des pourparlers dépend d’abord d’une décision politique. Alors que la formation du gouvernement est toujours otage des tractations politiques, il est clair qu’une telle décision ne figure pas parmi les priorités de l’Exécutif, du moins pour le moment.


 source: LesEco