China.org.cn | 27 septembre 2019
La Chine et l’UE sur la bonne voie pour le TBI
La Chine et l’Union européenne (UE) sont sur la bonne voie pour conclure leur Traité bilatéral d’investissement (TBI) d’ici 2020, les deux parties ayant réalisé des avancées positives et accéléré les négociations, motivées par l’urgence croissante créée par le protectionnisme commercial américain visant à la fois Beijing et Bruxelles.
Grâce à l’intensification des efforts chinois et européens, les deux parties devraient vraisemblablement conclure les négociations sur les questions techniques d’ici la fin de cette année et signer le TBI en 2020, comme cela était prévu initialement par les hauts responsables.
« Grâce aux efforts des deux parties, les négociations ont maintenu une dynamique et réalisé des avancées positives », a déclaré Gao Feng, un porte-parole du ministère chinois du Commerce (MOFCOM), lors d’une conférence de presse à Beijing.
Mardi, les deux parties ont conclu un cycle de négociations à Beijing, au cours duquel elles se sont concentrées sur le texte de l’accord et ont discuté du changement et de la révision de la liste des demandes. Il s’agissait du 23e cycle de négociations entre la Chine et l’UE, depuis que les négociations ont été lancées en 2013.
Au cours d’un forum bilatéral au mois d’avril, les dirigeants des deux parties se sont engagés à tenter de réaliser des progrès « décisifs » d’ici la fin de l’année et de parvenir à un traité de haut niveau en 2020.
Pour parvenir à cet objectif, les deux parties « se sont investies davantage dans les négociations et ont augmenté la fréquence » de ces dernières, indique Gao Feng, qui note que les responsables chinois et européens ont réalisé quatre cycles de discussions en face à face, se rencontrant par ailleurs en d’autres occasions et sur d’autres plateformes.
Une nouvelle urgence
Cette intensification des efforts souligne l’urgence à conclure le TBI, face à la pression externe exercée par les Etats-Unis − qui ont lancé des guerres commerciales à la fois contre la Chine et contre l’UE − mais aussi face à la pression croissante découlant du ralentissement économique.
« Il existe une très forte possibilité que les deux parties parviennent à conclure le TBI dans le temps imparti, car dans ce contexte de guerre commerciale, les deux parties ont besoin de la coopération bilatérale pour soulager la pression », explique Ye Bin, un chercheur spécialisé dans le droit européen à l’Institut des études européennes de l’Académie des sciences sociales de Chine (ASSC).
Même si la Chine a constitué la principale cible du protectionnisme commercial américain, l’UE n’a pas été capable d’éviter l’agression de la part de Washington, malgré leur étroite alliance diplomatique et sécuritaire.
Critiquant souvent l’UE comme étant « pire que la Chine » en matière de commerce, le président américain Donald Trump a menacé d’imposer des droits de douane sur quelque 7 milliards de dollars (6,4 milliards d’euros) de marchandises importées aux Etats-Unis depuis l’UE. Celle-ci considère en retour la mise en place de droits de douane sur 4 milliards de dollars de marchandises importées depuis les Etats-Unis, indiquait mercredi un rapport de Bloomberg.
La Chine et les Etats-Unis sont également enlisés depuis plus d’un an dans une guerre commerciale coûteuse dont ils peinent à entrevoir clairement la fin, même si les deux parties ont prévu plus de négociations pour régler ces questions.
Les officiels se préparent pour un nouveau cycle de discussions de haut niveau qui doit avoir lieu à Washington au mois d’octobre, mais aucune date n’a été fixée pour le moment.
Etant donné cette agression américaine, il est devenu plus nécessaire et plus urgent pour la Chine et l’UE de conclure le TBI: « Les Etats-Unis ont aidé la Chine et l’UE à faire avancer les négociations du TBI », souligne Sun Yongfu, l’ancien directeur général du Département européen du MOFCOM.
Il affirme que ce traité d’investissement devrait assurer l’accès au marché et la protection des investissements de l’UE en Chine. De plus, il pourrait déclencher une nouvelle vague d’investissements chinois au sein de l’UE, « ce qui est dans l’intérêt des deux parties ».
Alors que la Chine continue de faire progresser la réforme et l’ouverture de son marché, et que les négociations entre la Chine et les Etats-Unis pour un TBI similaire ont été torpillées par les mesures agressives américaines, la situation semble favorable à la conclusion du TBI sino-européen.