Le libre échange: est ce une panacée?

Le Mag | 3 novembre 2016

Le libre échange: est ce une panacée?

par Fatiha REGRAGUI, Professeur d’Enseignement Supérieur à l’EST de Meknès, Université Moulay Ismail, Présidente de la Revue Économie, Gestion et Société.

La libéralisation économique pourrait agir négativement sur l’industrie locale et limiter la compétitivité de certains secteurs d’activité, ainsi nous nous interrogerons sur l’apport de l’accord de libre échange pour le Maroc.

L’accord de libre échange pourrait atteindre les objectifs de la croissance économique et de la restructuration sectorielle si une mise à niveau de toute l’économie s’instaure de façon à pouvoir surmonter la concurrence qui pourra toucher les secteurs traditionnels.

Toutefois, l’ouverture de l’économie marocaine pourrait se traduire par des effets fâcheux si l’économie n’est pas prête à fonctionner dans un marché concurrentiel où la qualité conditionne la réussite de la production.

En effet, l’accord de libre échange entre le Maroc et L’Europe (ou Les Etats-Unis), pourra porter atteinte à la PME et maintenir l’hégémonie des grandes entreprises publiques et privées qui constituent des alliances avec les entreprises oligopoles étrangères.

Il s’en suit que les activités traditionnelles auront plus de chance de se développer et d’autres activités plus industrialisées et plus polluantes auront donc la possibilité de progresser.

En somme, l’ouverture de l’économie marocaine se traduit par le renforcement du volume des exportations, par l’encouragement de l’afflux des capitaux étrangers et par l’assouplissement de la réglementation en faveur de l’investissement étranger sans pour autant restructurer l’économie marocaine.

Toutefois, si l’ouverture de l’économie a des effets positifs sur l’investissement et le commerce extérieur, elle ne manque pas d’effets négatifs de limitation de l’autonomie économique et financière et de discrimination en défaveur de la petite classe sociale.

C’est pour cela que l’objectif de l’insertion mondiale par l’ouverture de l’économie doit être repensé et allié à celui de la régionalisation et de la localisation car si l’économie n’arrive pas à satisfaire le besoin local et à tailler une bonne part de marché dans sa région, son ouverture serait une destruction pour ses unités productives et une occasion donnée aux firmes étrangères pour qu’elles dominent son économie.

Le besoin d’une harmonisation, économique et monétaire, régionale s’avère donc urgent. Ainsi, différentes interrogations s’imposent :
 Comment l’entreprise marocaine pourra-t-elle tirer gain de la coexistence des entreprises européennes et américaines compétitives ?
 Quelles stratégies devons-nous mener pour favoriser l’émergence des autres secteurs à forte valeur ajoutée et à effet sociaux positifs en bénéficiant de la coopération américaine et européenne ?

Pour cela nous recommandons :
 Le soutien des pays étrangers pour le Maroc en tant qu’économie en transition par l’annulation des restrictions non tarifaires et par l’octroi des aides financières et technologiques ;
 L’implication de l’entrepreneur marocain et de la société civile dans le processus de réformes par la prise de décision en matière des rouages productifs et commerciaux;
 La relation entrepreneur- salarié devra s’améliorer car le salarié est responsable de la rentabilité de son entreprise ;
 Les deux secteurs de produits finis et alimentaires doivent servir les autres secteurs ;
 La diversification des marchés est une nécessité, les regroupements régionaux et notamment L’UMA méritent plus de concrétisation.

source : Le Mag

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