Les trois signataires vont renégocier le traité Alena

La Libre | 28 avril 2017

Les trois signataires vont renégocier le traité Alena

Durant sa campagne électorale, Donald Trump avait juré de "déchirer" l’Alena (accord de libre-échange nord-américain) s’il ne parvenait pas à le renégocier à l’avantage des Etats-Unis. Mercredi soir, un communiqué de la Maison-Blanche a annoncé qu’une renégociation de l’Alena sera "rapidement" lancée par les trois pays signataires - Canada, Etats-Unis et Mexique - pour le mettre "à jour" et cela "dans l’intérêt des trois pays". Jeudi, toutefois, dans un tweet , M. Trump assurait qu’il retirerait son pays du traité s’il n’obtenait pas "un accord équitable".

Déficit commercial vis-à-vis du Mexique

M. Trump attribue à l’Alena le déficit commercial de 62 milliards de dollars des Etats-Unis vis-à-vis du Mexique (mais ne parle guère de l’excédent américain de 8 milliards vis-à-vis du Canada) ainsi que les pertes d’emplois aux Etats-Unis, au profit de travailleurs mexicains moins bien payés, et les bas salaires ouvriers.

La Chambre de commerce des Etats-Unis chiffre, de son côté, à 6 millions le nombre d’emplois dans le pays qui dépendent des échanges avec le Mexique, troisième partenaire économique de Washington après le Canada et la Chine. Les trois pays nord-américains ont un volume d’échanges de 540 milliards de dollars par an.

Le Mexique, qui a largement perdu son indépendance alimentaire au profit d’entreprises des Etats-Unis, a menacé le mois dernier de ne plus acheter de maïs aux Etats-Unis - ce qui donne des sueurs froides aux fermiers du nord du Rio Bravo. Quelque 80 % des exportations mexicaines vont vers le voisin du nord.

Menaces et représailles

L’annonce par M. Trump d’une taxe de 35 % sur les importations en provenance du Mexique avait effrayé les constructeurs automobiles. Ford avait renoncé, en janvier dernier, à construire une usine de 1,6 milliard de dollars au Mexique (en novembre 2016, le constructeur avait pourtant juré qu’il ne reviendrait pas sur ce projet) et annoncé préférer investir dans ses installations au Michigan. General Motors avait promis de rapatrier sa production d’essieux du Mexique et de créer 5 000 emplois aux Etats-Unis.

Il y a quelques jours, Washington a décidé d’imposer 20 % de taxes douanières au bois de construction importé du Canada - qui n’est pas couvert par l’Alena. Et M. Trump a annoncé des représailles alors qu’Ottawa vient d’étendre au lait écrémé des taxes sur les produits laitiers importés - qui ne sont pas non plus couverts par l’Alena.

source : La Libre

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