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Accord UE-Mercosur : de nouvelles mesures de sauvegarde sont en discussion, selon la ministre française de l’Agriculture

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Euractiv | 17 juin 2025

Accord UE-Mercosur : de nouvelles mesures de sauvegarde sont en discussion, selon la ministre française de l’Agriculture

par Sofia Sanchez Manzanaro

La ministre française de l’Agriculture, Annie Genevard, a annoncé qu’un « protocole additionnel » à l’accord de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, incluant des mesures de sauvegarde supplémentaires pour l’agriculture, était en cours de discussion afin de garantir le soutien de la France.

« C’est l’une des pistes envisagées : un protocole additionnel comportant des clauses de sauvegarde solides pour les produits agricoles », a-t-elle déclaré mardi 17 juin à Varsovie, en marge d’une réunion informelle du Conseil des ministres européens de l’Agriculture et de la Pêche.

Depuis plusieurs mois, la France, appuyée par la Pologne, mène l’opposition à cet accord, malgré le feu vert politique donné en décembre par la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen.

En vertu des traités européens, la Commission est seule négociatrice des accords commerciaux au nom des Vingt-Sept. Mais une fois le texte signé avec les pays du Mercosur, il doit être validé par le Parlement européen et le Conseil, où plusieurs États membres affichent encore des réticences.
Pour tenter de rallier Paris, la Commission envisagerait, selon certaines sources, de publier une déclaration politique non contraignante répondant aux inquiétudes françaises.

Le 5 juin, le président brésilien Luiz Inácio Lula da Silva était à Paris pour tenter de convaincre la France de valider l’accord. Mais le président Emmanuel Macron a réitéré son opposition à la version actuelle du texte, jugée inacceptable.

À Varsovie, Annie Genevard a souligné que les termes actuels de l’accord permettraient l’exportation vers l’UE de « grandes quantités de sucre » en provenance du Mercosur, mettant en danger l’industrie sucrière européenne.

« Les prix sont en baisse et l’on parle de fermetures possibles d’entreprises sucrières », a-t-elle affirmé.

« Le Brésil s’est montré très proactif pour se protéger. […] Pourquoi ne devrions-nous pas également disposer de clauses de sauvegarde spécifiques pour les produits agricoles ? », a ajouté la ministre.


 source: Euractiv