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APE : L’Uemoa n’envisage pas signer dans un proche avenir

SudOnline | le 20/01/2011

ACCORD DE PARTENARIAT ECONOMIQUE
L’Uemoa n’envisage pas signer dans un proche avenir

par Bacary DABO

Le feuilleton de l’Accord de partenariat économique (Ape) que l’Afrique de l’Ouest devrait signer avec l’Union européenne est loin de connaître son épilogue. L’Uemoa qui suit ce dossier pour le compte de ses huit Etats membres n’envisage pas de signer dans un futur proche.

Il y a beaucoup de questions en suspens à l’heure actuelle autour du dossier de l’Accord de partenariat économique (Ape) qui vise, à terme, de créer une zone de libre échange entre l’Afrique de l’Ouest et l’Union européenne. Ce qui explique que, depuis 2007, l’Uemoa, mandatée par ses huit Etats membres, n’a pu signer. Elle ne l’envisage même pas, d’ailleurs, dans un très proche avenir. Le commissaire en charge du dossier à l’Uemoa, M. Christophe Joseph Marie Dabre, l’a fait savoir avant-hier, mardi 18 janvier 2011, dans le cadre du premier jour de l’atelier bilan que l’Uemoa tient à Bamako.

En termes de préférence tarifaire, M. Dabre pense que « si l’Ape était signé, nous aurons un abattement de droits de douane de 100 pour les produits que nous exportons sur le marché européen ». Par contre, a-t-il souligné, « au niveau de l’Union européenne, leurs exportations seront libéralisées jusqu’à concurrence de 80% de l’ensemble alors que nous disons 70% ». Ce qui, selon lui, « est d’ailleurs l’un des principaux points de litige ; c’est-à-dire que le seuil d’exécution c’est 20% de nos importations qui seront frappées de droits de douane mais 80% seront libéralisés ».

A terme, a noté M. Dabre, « il faut qu’on harmonise si nous voulons aboutir à la zone de libre échange, il faut que, s’ils (ndlr : les européens) exportent vers chez nous que ça soit de 100% de libéralisation des deux côtés ». D’après lui, cette situation fait que le Tec de l’Uemoa, « même s’il ne subit pas de modification dans ce taux qui va continuer à s’appliquer aux autres pays qui ne sont pas en libre échange avec nous, les recettes douanières que nous engrangeons au niveau de nos Etats vont baisser de façon drastique puisque l’Ue est le premier partenaire commercial de l’ensemble de la zone Uemoa ». Une situation qui, à son avis, fera que nos gouvernements devront ajuster leurs budgets en tenant compte de cela. « Au-delà des efforts que nous demandons à l’interne pour la transition fiscale, il faut trouver des recettes fiscales outres que celles douanières pour compenser les pertes que nous allons subir avec la signature de l’Ape avec l’Ue ».

Pour ne pas être surpris par une éventuelle situation inconfortable, l’Uemoa fait part de simulations qui sont en train d’être faites à travers le modèle d’équilibre général, calculable pour savoir quel est le volume des pertes de recettes pour chacun des pays sur une période de 10 ans. Une fois cela fait, explique M. Dabre, « nous allons intégrer ce volume de ressources dans le programme Ape pour le développement que nous avons élaboré de manière à ce que l’UE et ses Etats membres puissent compenser les pertes que nous allons avoir ».


 source: SudOnline