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France: Ces accords de libre-échange qui inquiètent le gouvernement

Ces accords de libre-échange qui inquiètent le gouvernement

Par Solène Davesne - Publié le 30 juillet 2012, à 07h06

La ministre du commerce extérieur Nicole Bricq doit passer au crible les accords de libre-échange entre l’Union européenne et ses partenaires d’ici fin août.

Les accords de libre-échange signés par l’Union européenne aggravent-ils la situation de l’industrie française ? C’est Arnaud Montebourg, le ministre du redressement productif qui a lancé le premier la polémique. En dévoilant son plan automobile, le ministre du redressement productif a demandé à ce que l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud, entré en vigueur le 1er juillet 2011, soit mis sous surveillance pour le secteur automobile, l’accusant d’avoir encouragé un afflux de véhicules de petites cylindrées diesel en Europe.

La ministre du commerce extérieur Nicole Bricq, qui doit présenter le 1er août sa feuille de route à Jean-Marc Ayrault, a prévu de faire fin août une communication en conseil des ministres pour faire le point sur les avantages et les inconvénients de ces accords de libre-échange engagés par l’Union européenne. Histoire de déminer un peu le terrain. Car pour Nicole Bricq, "il n’y a pas un lien mécanique entre l’accord de libre-échange et l’arrivée des voitures, souvent fabriquées en Europe". Mieux : en 2011, la France a enregistré avec la Corée du sud un excédent commercial pour la première fois depuis dix ans.

Mais d’autres accords de libre-échange en cours de négociation par l’Union européenne retiennent encore plus l’attention du gouvernement. La commission européenne a demandé mi-juillet aux Etats membres de donner leur accord au lancement de négociations formelles avec le Japon. Un accord que les constructeurs automobiles français mais aussi allemands ou italiens regardent avec inquiétude. 485 000 voitures étaient déjà vendues en 2010 sur le marché européen par le Japon contre seulement 147 000 véhicules européens écoulés au Japon. Les constructeurs européens craignent une forte hausse des exportations japonaises, si les droits de douane de 10 % sont levés. "Les industriels français n’y sont pas favorables", reconnaît Nicole Bricq.

L’accord avec les Etats-Unis, dont les négociations formelles pourraient être lancées avant la fin de l’année pose en revanche moins de problème aux entreprises françaises. Ceux avec le Canada et Singapour pourraient quant à eux être signés avant fin 2012.

La Commission européenne estime que la conclusion de tous ces accords pourrait doper le PIB de l’Union européenne de 2 %, soit 250 milliards d’euros supplémentaires et près de 2 millions d’emplois. L’accord avec le Japon seul augmenterait de 42 milliards d’euros l’activité européenne. Nicole Bricq, qui plaide pour la réciprocité dans les échanges avec les partenaires commerciaux, sait qu’elle va devoir s’activer à Bruxelles pour faire avancer le point de vue français.


 source: Usine Nouvelle