Guerre à Gaza : Bruxelles conclut qu’Israël a violé l’accord commercial avec l’UE
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Euractiv | 21 juin 2025
Guerre à Gaza : Bruxelles conclut qu’Israël a violé l’accord commercial avec l’UE
par Alexandra Brzozowski
Un examen interne mené par l’Union européenne sur l’accord d’association conclu avec Israël a mis en évidence « des indices de violation » des engagements en matière de droits humains énoncés dans le texte.
« Sur la base des évaluations réalisées par les institutions internationales indépendantes susmentionnées, il existe des indices selon lesquels Israël aurait violé ses obligations en matière de droits de l’Homme au titre de l’article 2 de l’accord d’association UE-Israël », conclut le document interne, consulté par Euractiv.
Cette analyse a été menée par le Service européen pour l’action extérieure (SEAE), à la demande de la majorité des États membres le mois dernier, qui avaient réclamé l’ouverture d’une enquête officielle. Si l’Espagne et l’Irlande avaient été à l’origine de cette initiative dès l’an dernier, les Vingt-Sept n’ont durci leur position qu’au cours des derniers mois face à l’aggravation de la guerre à Gaza.
Le rapport utilise la même méthodologie qu’une précédente évaluation réalisée en 2024, qui avait déjà pointé des violations par Israël, sur la base de sources publiques et de témoignages de tiers.
Et maintenant ?
Le lancement de cet examen ne signifie pas pour autant qu’un consensus a été trouvé sur les mesures à prendre, et les divisions entre États membres demeurent fortes quant à la manière de faire face aux conséquences humanitaires du conflit.
Les ministres des Affaires étrangères de l’UE, puis les chefs d’État et de gouvernement, doivent désormais discuter des conclusions du rapport ainsi que des différentes options qui pourraient permettre de freiner les bombardements israéliens sur Gaza.
Même les États les plus critiques vis-à-vis d’Israël, tels que l’Irlande, n’envisagent pas à ce stade une suspension totale des relations avec Tel-Aviv. L’examen de l’accord d’association est surtout perçu comme un levier politique pour tenter d’infléchir le comportement israélien sur le terrain.
Une suspension totale du pacte ou des relations politiques avec Israël nécessiterait l’unanimité des Vingt-Sept. En revanche, une suspension partielle de certains volets, comme les échanges commerciaux ou la coopération énergétique, pourrait être décidée à la majorité qualifiée.
Même si l’option d’un gel total des relations commerciales avec Israël semble peu probable, plusieurs diplomates européens estiment qu’une majorité des États membres pourrait mandater la Haute représentante de l’UE pour les Affaires étrangères et la Politique de sécurité, Kaja Kallas, pour élaborer d’ici mi-juillet des pistes d’action politique plus concrètes.