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L’accord de libre-échange Suisse-Etats-Unis "à prendre ou à laisser"

RTS | 25 novembre 2015

L’accord de libre-échange Suisse-Etats-Unis "à prendre ou à laisser"

par Pietro Bugnon

Johann Schneider-Ammann s’exprime pour la première fois sur l’accord de libre-échange avec les Etats-Unis, dans une interview à la RTS. La Suisse, dit-il, ne pourra pas négocier une solution à la carte.

Après un échec en 2006, la Suisse se prépare à signer un traité de libre-échange avec les Etats-Unis (TTIP), dans le sillage de l’accord transatlantique que les Américains entendent conclure avec l’Union européenne. Le dialogue entre ces deux géants dure depuis des mois déjà, avec la Suisse en spectatrice.

Mais la Confédération se prépare de son côté, via des rencontres ministérielles - près d’une dizaine à ce jour. Lundi, la Suisse a ainsi fait le point avec le négociateur américain. Objectif: être dans les startingblocks dès que l’accord transatlantique entre Américains et Européens sera signé.

Pas de négociations particulières avec la Suisse

"On a demandé à chaque occasion d’être informés, ces dernières années, et ce qu’on a régulièrement entendu c’était qu’on recevrait un jour les résultats et que cela serait à prendre ou à laisser", explique Johann Schneider-Ammann. Autrement dit, "si vous voulez participer, vous êtes invités à le faire, mais nous ne recommençons pas des négociations avec vous pour vous offrir des concessions".

Il semble donc bien en l’état que la Suisse n’aura aucune marge de manœuvre, reconnaît le ministre de l’Economie. La Suisse sera condamnée à accepter, si elle le souhaite, un accord qu’elle n’aura pas négocié.

Accord USA-UE "en bonne voie"

Pour la Confédération, les choses sérieuses commenceront dès qu’Américains et Européens se seront mis d’accord - peut-être en 2016 déjà, selon Johann Schneider Ammann. "Je pense que cet accord est en bonne voie, encore pendant la présidence Obama", dit-il.

La Suisse devra ensuite étudier précisément l’accord qui lui sera proposé. Le Conseil fédéral devra aussi convaincre l’opinion publique, car il y aura à coup sûr des résistances - à commencer par les milieux paysans, déjà sous pression aujourd’hui.


 source: RTS