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L’Afrique et l’UE devraient résoudre leur profond désaccord sur les APE

PANA 29-11-2010

L’Afrique et l’UE devraient résoudre leur profond désaccord sur les APE

Le sommet des leaders africains et européens qui s’ouvre lundi à Tripoli, en Libye, a pour ambition d’exiger une grande modification des approches de l’Union européenne dans les négociations en cours relatifs à un nouvel accord sur les échanges dans lequel l’UE demande un accès plus grand aux marchés africains en échange de ses investissements.

"Nous espérons que nous pourrons discuter les points litigieux au cours de ce sommet", a déclaré à la PANAle vice-président de la Commission de l’Union africaine (UA), Erastus Mwencha, en marge de du forum des affaires de l’UE- Afrique qui a pris fin samedi dans la capitale libyenne.

Le forum a regroupé des hauts responsables de sociétés de l’Afrique et de l’Europe pour aborder différents points parmi lesquels la disponibilité des matières premières pour la production industrielle entre les deux blocs.

L’UE va dégager 6,5 milliards d’euros au cours des cinq prochaines années pour pousser les pays de l’Afrique de l’Ouest à négocier un accord de partenariat économique (APE) qui va permettre à l’UE un libre accès aux marchés africains.

Les détracteurs de cet accord de commerce déclarent que les économies africaines ne sont pas préparées et prêtes à soutenir une rude concurrence avec les produits européens à cause du niveau élevé de l’industrialisation de ce continent.

En plus, les membres de la société civile africaine, qui se sont opposés aux APE, affirment que les gouvernements africains ne peuvent pas survivre si les taxes à l’importation sont sérieusement affectées par cet accord.

Si les Africains devaient accepter ces profondes réductions sur les taxes à l’importation recherchées par ce supposé accord de réciprocité en train d’être négocié, ces détracteurs estiment que la lutte contre la pauvreté serait perdue parce que les pays africains vont perdre leurs revenus nationaux, qui sont essentiels pour financer l’éducation, la santé et les services de base dans la plupart des pays africains.

"L’Afrique ne sera pas en mesure de poursuivre son programme dans ce contexte actuel", a affirmé M. Mwencha.

En réaction aux plaintes de ses 53 pays membres, l’UE avait exigé un gel des négociations sur les APE jusqu’au règlement de tous les points litigieux par l’UE.

Mais les pays d’Afrique australe, craignant de perdre des opportunités lucratives d’exportations, se sont empressés de signer un accord provisoire avant la date butoir de 2008.

"Il est clair que le partenariat revigoré offre d’énormes potentialités aussi bien pour l’Afrique que pour l’UE", a déclaré M. Mwencha.

«Cependant, pour ce partenariat gagnant-gagnant souhaité, l’Afrique et l’UE doivent travailler ensembles pour assurer que leurs intérêts respectifs sont préservés», a-t-il ajouté.

Il a affirmé que les APE pourraient affecter le taux de l’intégration économique en Afrique avec des conséquences spécifiques sur les sociétés privées opérant en Afrique.

"L’Afrique voit son avenir dans la consolidation de l’intégration régionale et continentale en cours et, de ce fait, tout engagement commercial doit être favorable à de telles procédures", a-t-il dit.

Le ministre belge du Développement, Charles Michel, dont le pays s’apprête à assurer la présidence de l’UE, a affirmé que le sommet UE-Afrique doit résoudre au plus haut niveau politique les points en suspens relatifs aux accords.

"Ces accords devraient refléter la volonté et la réalité. Le débat sur les accords de partenariat doit être porté au niveau politique les plus élevés", a ajouté M. Michel.


 source: PANA