Stade d’Olembe : le Cameroun pourrait payer cher la rupture avec le groupe PICCINI
Actu Cameroun, 19 Mai 2025
par Isidore Akouete
Stade d’Olembe : le Cameroun pourrait payer cher la rupture avec le groupe PICCINI
Le Cameroun aurait été condamné par le CIRDI à payer environ 196 milliards FCFA au groupe PICCINI pour rupture abusive de contrat de construction du Stade d’Olembe à Yaoundé.
Le Cameroun pourrait se retrouver à régler une lourde addition dans l’affaire qui l’oppose au groupe italien PICCINI. Selon des informations qui auraient fuité, le Centre International pour le Règlement des Différends relatifs aux Investissements (CIRDI) aurait condamné l’État camerounais à verser environ 300 millions d’euros – soit un peu plus de 196 milliards de FCFA – à la société italienne pour rupture abusive du contrat de construction du Stade d’Olembe, situé à Yaoundé.
Les audiences, qui se seraient tenues du 15 au 17 mai, auraient vu la représentation de l’État du Cameroun assurée par un collège d’experts juridiques, parmi lesquels Jean-Claude Awana, Emmanuel Pensy, Gaston Kenfack Douajni, Benoit Placide Mevoua, Honoré Mbang Oliboko ainsi que le Cabinet Abega-Juris basé à Marseille, en France.
Ce jugement, s’il venait à être confirmé et exécuté, pourrait considérablement alourdir la facture globale du Stade d’Olembe. En effet, les coûts cumulés liés à la construction, les retards, les modifications et désormais les pénalités judiciaires, pourraient porter le total à plus de 500 milliards FCFA – un montant faramineux pour une infrastructure sportive qui cristallise déjà de nombreuses polémiques depuis son lancement.
Rappelons que le contrat initial entre l’État camerounais et le groupe PICCINI portait sur la construction de ce stade de 60 000 places, prévu pour accueillir des événements internationaux tels que la Coupe d’Afrique des Nations. Le projet avait été entaché de retards, de suspensions et de désaccords contractuels, jusqu’à la résiliation unilatérale par le gouvernement camerounais, jugée « abusive » selon les éléments du dossier examinés par le CIRDI.
Si cette décision du CIRDI devait être appliquée, elle marquerait un tournant dans la gestion des grands projets publics au Cameroun, et soulèverait à nouveau la question de la transparence, de la rigueur contractuelle et de la gouvernance dans les investissements d’envergure.
En attendant une confirmation officielle, cette hypothétique condamnation agiterait déjà les milieux politiques et économiques, tant par son ampleur financière que par ses implications sur l’image du pays en matière de respect des engagements internationaux.