Un accord de libre-échange signé entre l’AELE, dont la Suisse, et le Mercosur
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RTS | 2 juillet 2025
Un accord de libre-échange signé entre l’AELE, dont la Suisse, et le Mercosur
La Suisse et les autres Etats membres de l’AELE ont conclu mercredi un accord de libre-échange avec le Mercosur, a annoncé mercredi le Département fédéral de l’économie (DEFR). Les débats s’annoncent tendus au Parlement.
La signature de l’accord doit avoir lieu ces prochains mois, écrit le DEFR dans un communiqué. Les négociations entre cette zone de libre-échange d’Amérique latine et l’AELE, qui comprend la Suisse, la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein, durent depuis des années.
Le ministre de l’économie Guy Parmelin se trouve actuellement à Buenos Aires en Argentine. Le Vaudois a indiqué au cours du 19h30 de la RTS que cet accord "est très important pour la diversification de notre économie" et "donne des alternatives". Une conférence de presse est prévue vendredi à l’aéroport de Zurich au retour de la délégation suisse.
Un tel partenariat ne fait toutefois pas l’unanimité, surtout dans les milieux agricoles. L’UE, qui a signé un accord en décembre avec le Mercosur, fait face au holà de la France notamment, bloquant une ratification du texte au sein du bloc européen.
Les agriculteurs prennent note
Contactée, l’Union suisse des paysans dit prendre note de la conclusion de l’accord entre Berne et le Mercosur. "Nous analyserons attentivement le résultat afin d’évaluer les opportunités et les risques pour l’agriculture suisse", indique sa porte-parole Sandra Helfenstein.
L’enjeu est de savoir quelles concessions ont été faites pour les produits agricoles sensibles tels que la viande bovine, le lait ou le vin, précise-t-elle. Auquel cas des mesures d’accompagnement seront nécessaires pour compenser les "pertes de compétitivité".
De son côté, le DEFR rappelle que l’administration fédérale a mené un dialogue suivi à ce sujet avec le secteur agricole suisse.
Les Vert-e-s "prêts" pour le référendum
Les Vert-es indiquent de leur côté craindre que la protection de la forêt tropicale et les droits des populations locales "ne soient définitivement sacrifiés sur l’autel d’un libre-échange agricole effréné". Ils se disent déjà "prêts" pour le référendum.
La Suisse risque, avec cet accord, "de soutenir unilatéralement les intérêts du lobby agricole et des forces conservatrices et de favoriser la déforestation en Amazonie", avertit de son côté Voices, anciennement la Sociéte pour les peuples menacés. Et ce sont les communautés autochtones qui en payeront les conséquences.
La faîtière de l’industrie Swissmem salue elle une "nouvelle étape pour la politique commerciale extérieure de la Suisse". Elle voit une opportunité d’alléger la charge des droits de douane qui pèsent sur le pays.
La faîtière economiesuisse salue aussi l’accord, un "succès important pour l’économie extérieure suisse". Dans un contexte de protectionnisme croissant, cet accord envoie un signal fort en faveur de l’ouverture des marchés, relève-t-elle.
Une fois signé par toutes les parties, l’accord devra passer par le Parlement et un éventuel vote populaire en cas de référendum. Le conseiller national Jean-Luc Addor (UDC/VS), membre du groupe d’amitié parlementaire avec l’Amérique latine, avait dit en février s’attendre à de durs débats.