Accords bilatéraux de libre-échange: l’UE à un moment crucial
Le samedi 09 septembre 2006
Accords bilatéraux de libre-échange: l’UE à un moment crucial
Agence France-Presse
HELSINKI
L’Union européenne se trouve "à un moment crucial, après la suspension des négociations commerciales à l’OMC, pour avancer vers la négociation d’accord bilatéraux de libre-échange" (ALE), notamment avec la Corée du Sud, a estimé samedi à Helsinki le président de la Commission européenne, José Manuel Durao Barroso.
"Nous devons continuer nos discussions exploratoires", a expliqué M. Barroso à l’issue du sommet annuel UE-Corée du Sud dans la capitale finlandaise. "L’UE envisage d’aller plus avant dans les relations commerciales bilatérales et la Corée du Sud est à l’évidence un partenaire clef", a-t-il précisé dans une conférence de presse.
Toutefois, la décision de lancer ces négociations "n’est pas tout à fait arrêtée et à ce jour, nous n’avons pas encore décidé au niveau européen d’un mandat spécifique de négociation", a-t-il dit.
La Commission européenne, qui a déjà réalisé une étude de faisabilité sur un ALE avec la Corée du Sud, espère obtenir d’ici la fin de l’année un mandat du conseil des ministres pour engager des négociations avec Séoul. Elle souhaite par ailleurs pouvoir se lancer dans un exercice identique avec l’Asean (Association des nations d’Asie du Sud-Est).
"En raison de la croissance de nos échanges, il est possible que des difficultés surgissent entre nous sur le plan commercial, mais nous avons décidé de les régler par la discussion", a indiqué de son côté le président sud-coréen Roh Moo Hyun.
L’Union européenne a décidé tout récemment d’imposer des droits antidumping sur les importations de réfrigérateurs de grande capacité en provenance de Corée du Sud. En outre, un conflit sur les subventions aux chantiers navals fait l’objet d’un contentieux à l’OMC.
"Si le cycle de Doha ne débouche pas à court terme sur un succès, l’Union européenne ne peut rester les bras croisés pendant que tous les autres cherchent la défense de leurs intérêts à travers des accords bilatéraux", a estimé le commissaire européen aux Affaires économiques Joaquin Almunia.
Pour M. Almunia, interrogé à Helsinki lors de la conférence de presse finale de la réunion informelle des ministres des Finances européens, les négociations multilatérales et bilatérales "sont des stratégies complémentaires et non pas contradictoires".
"Nous sommes les acteurs les plus engagés pour surmonter les obstacles dans cette négociation" du cycle de Doha, mais "en même temps, nous sommes réalistes", a-t-il affirmé.
Livrant les conclusions des grands argentiers des 25, le ministre finlandais des Finances Eero Heinäluoma, a affirmé que "les négociations (à l’OMC) doivent reprendre aussi vite que possible". L’UE "doit s’engager fermement à jouer pleinement son rôle" dans cette relance, a-t-il dit.
Le commissaire européen au Commerce Peter Mandelson, qui se trouve ce week-end à Rio de Janeiro pour une réunion du G20 des grands pays émergents, avait estimé au début de la semaine à Strasbourg, devant le Parlement européen, qu’une reprise effective des négociations devrait attendre les élections à mi-parcours aux Etats-Unis, au mois de novembre.
