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Algérie: L’ambassadeur turc regrette la non-signature de l’accord de libre-échange

Liberté | 23 mars 2008

Hier, à l’occasion d’une rencontre qu’il a tenue au siège de son ambassade
L’ambassadeur turc regrette la non-signature de l’accord de libre-échange

Par Nadia Mellal

Hier, à l’occasion d’une rencontre d’adieu qu’il a organisée au siège de l’ambassade de Turquie à Alger et qui lui a permis d’avoir un échange convivial avec les représentants de la presse nationale, l’ambassadeur a indiqué que “parmi les points négatifs à inscrire dans le bilan que je dresse depuis la prise de mes fonctions au sein de l’ambassade est la non-signature de l’accord de libre-échange”.

Sur le ton du regret, l’ambassadeur, connu pour son franc-parler, a expliqué qu’à trois niveaux de la responsabilité de l’État, il y a eu des promesses pour la concrétisation de l’accord de libre-échange, mais sans suite. “Le Chef du gouvernement Abdelaziz Belkhadem m’avait promis de commencer les négociations autour de l’accord de libre-échange, puis le président de la République et tout récemment le ministre du Commerce El-Hachemi Djaâboub qui a promis leur début pour janvier, alors que nous sommes au mois de mars”, explique-t-il sans pour autant comprendre les raisons des tergiversations à ce propos. Mais, il concédera que ce n’est pas par mauvaise volonté que la signature de l’accord de libre-échange n’a pas été signé.

Pour autant, il s’agit d’une obligation internationale pour l’Algérie que de mettre en œuvre la signature de l’accord de libre-échange, auquel elle a adhéré dira encore l’ambassadeur. Hormis la non-signature de l’accord de libre-échange, Ercümend Ahmet Enç est très satisfait au terme de son mandat de quatre ans à la tête de l’ambassade : “Je suis très satisfait de ce qui a été fait entre les deux pays depuis ma venue à Alger, et j’ai le sentiment de l’homme qui a accompli sa mission.”

Expliquant que la visite du président Bouteflika en Turquie, en 2005, a été le point de départ d’une intense coopération entre les deux pays et ce, “dans plusieurs domaines” ainsi que la signature du traité d’amitié à l’occasion de la visite du Premier ministre turc en Algérie en 2006, l’ambassadeur n’a pas manqué de donner des exemples concrets de coopération. Le premier exemple concerne les consultations entre l’Algérie et la Turquie sur toutes les questions d’ordre international. “Je ne vous cache pas que j’ai consulté le ministère des Affaires étrangères algérien sur la proposition de Sarkozy sur l’union méditerranéenne”, dira l’ambassadeur avant de donner un autre exemple : “Comme l’Algérie est un élément actif dans le Nepad et que la Turquie a l’intention de privilégier ses consultations avec l’Union africaine, notamment par l’ouverture prochaine de sept ambassades en Afrique, nous avons besoin de l’Algérie pour accéder à l’Afrique subsaharienne.”

La collaboration dans le domaine de la lutte contre le terrorisme a été aussi au menu de la coopération entre l’Algérie et la Turquie, dira M. Ercümend Ahmet Enç.

La coopération dans le domaine militaire a également connu un essor sous la férule de l’ambassadeur sortant. “Il y a une intensification de la coopération et il y a une négociation pour l’institution d’un cadre juridique pour la coopération dans le domaine de la défense”, note l’orateur.

Aussi, dans le domaine de la coopération économique, ils ont triplé sous la houlette de l’actuel ambassadeur. “Le volume des échanges économiques, qui était de 1,3 milliard de dollars en 2004, est passé à 3,3 milliards de dollars en 2007”, note M. Ercümend Ahmet Enç.

Aussi, les investissements turcs en Algérie, qui étaient de l’ordre de 40 millions de dollars en 2004 sont passés à 310 milliards de dollars en 2007, “selon l’Andi”, explique l’orateur.

Dans le même ordre d’idées, il y a eu l’implantation de 165 firmes turques en Algérie à la fin de 2007, alors qu’en 2004, il n’y en avait que 35. Dans le domaine du transport, l’ambassadeur a annoncé, en outre, un septième vol à destination de la Turquie dès avril prochain. Des négociations sont en cours à propos de deux vols, Oran et Constantine vers Istanbul.


 source: Liberté