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Avec le Canada et le Mexique - Le projet de libre-échange du Pacifique prend du poids

Agence France-Presse 13/11/2011

Avec le Canada et le Mexique - Le projet de libre-échange du Pacifique prend du poids

Patrick BAERT

HONOLULU — Deux jours après le Japon, le Canada et le Mexique ont annoncé dimanche leur intention de s’associer au projet de libre-échange du Pacifique, qui aspire à devenir le plus vaste ensemble commercial de la planète, devant l’Union européenne.

Après les États-Unis et le Japon, les deux pays deviendraient ainsi respectivement les troisième et quatrième économies membres du « Partenariat transpacifique » (TPP).

Réuni avec ses 20 partenaires au sommet du Forum de coopération économique Asie-Pacifique à Hawaii, le premier ministre canadien Stephen Harper a annoncé la participation de son pays, 10e économie mondiale avec 34 millions d’habitants.

« Aujourd’hui, nous avons décidé d’indiquer formellement notre désir de participer » au TPP, a déclaré M. Harper à la presse, alors que le président américain Barack Obama a annoncé samedi être parvenu à un accord sur « les grandes lignes » de ce projet avec neuf autres pays (Australie, Brunei, Chili, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam).

« Le Canada explore depuis longtemps maintenant sa participation au TPP », a rappelé M. Harper, expliquant avoir choisi pour deux raisons de participer aux négociations.

« D’abord, le président Obama a indiqué hier en privé son désir aux autres participants d’avoir le Canada comme partenaire, mais nous avons aussi regardé les critères donnés publiquement hier et ce sont des critères qu’on peut atteindre sans difficulté », a-t-il observé.

Un haut responsable mexicain a indiqué de son côté à l’AFP que son pays allait se joindre à la négociation. Le Mexique, avec 112 millions d’habitants, est la deuxième puissance économique d’Amérique latine après le Brésil.

Le projet de TPP prévoit que les pays membres respectent certains critères à négocier en matière de droit du travail ou de protection de l’environnement. La Chine, qui n’a pas prévu de s’associer au projet, estime que ces critères sont trop difficiles à remplir pour les pays en développement.

Le Canada s’est par le passé montré intéressé par le TPP, mais la Nouvelle-Zélande, l’un des pays à l’origine du projet, s’y est opposé, exigeant qu’Ottawa libéralise au préalable son secteur laitier. La Nouvelle-Zélande est le premier exportateur mondial de produits laitiers.

M. Obama a indiqué samedi qu’il espérait que les négociateurs parviennent à un document juridique sur le projet dans le courant de l’année prochaine, mais beaucoup d’experts s’attendent à ce que les négociations traînent en longueur du fait des oppositions soulevées dans de nombreux pays à la levée des barrières douanières, notamment au Japon.

Mexique et Canada sont liés aux États-Unis au sein de l’Accord de libre-échange nord-américain (Alena). M. Obama, qui a rencontré dimanche M. Harper en tête-à-tête, a discuté avec lui des moyens d’atteindre « les critères élevés de libéralisation commerciale », selon la Maison Blanche.

Ensemble, les 12 pays du TPP rassembleraient près de 800 millions de consommateurs et représenteraient près de 40% du PIB mondial, largement plus que l’Union européenne, actuelle première zone de libre-échange du monde, mais avec seulement 26% du PIB de la planète.

Avec le ralliement du Canada et du Mexique, neuf pays de l’Apec restent à l’écart du projet de zone de libre-échange. Dans un communiqué commun, les participants au TPP ont assuré samedi que leur projet était ouvert à tous les autres pays de la ceinture Pacifique.


Les grandes lignes de l’accord TPP

PAYS PARTICIPANTS

Australie, Brunei, Chili, Etats-Unis, Malaisie, Nouvelle-Zélande, Pérou, Singapour, Vietnam ont négocié les grandes lignes de l’accord en préparation. Le Japon a annoncé vendredi qu’il se joignait à la négociation, imité dimanche par le Canada.

CALENDRIER

Le président américain Barack Obama a annoncé samedi que les participants étaient parvenus à un accord sur « les grandes lignes » du projet. L’objectif est de parvenir en 2012 « au texte juridique d’un accord complet », a-t-il dit. Une première réunion des négociateurs est prévue début décembre.

PORTÉE MONDIALE

Avec quelque 500 millions de consommateurs, les 11 pays du TPP représenteraient plus de 37% du PIB mondial, largement plus que l’Union européenne, actuelle première zone de libre-échange du monde, mais avec seulement 26% du total.

ACCÈS AUX MARCHES

Les négociations visent à éliminer les droits de douane et les autres obstacles aux échanges (biens industriels, agriculture, textile) et aux investissements entre les pays membres.

COHÉRENCE JURIDIQUE

Les États membres prévoient de négocier un rapprochement de leur législation commerciale, afin de simplifier les démarches des entreprises.

NOUVELLES TECHNOLOGIES

L’accord encouragera le commerce des produits de pointe, notamment dans le secteur du numérique et des biens d’équipement « verts » (énergie renouvelables, etc).

AIDE AU DÉVELOPPEMENT

Le futur accord devra aider les pays en développement à renforcer leurs capacités commerciales.

ENVIRONNEMENT

L’accord prévoira des dispositions pour renforcer la protection de l’environnement dans les pays membres, notamment en ce qui concerne la pêche, la biodiversité, le changement climatique et les produits verts.

MARCHÉS PUBLICS

L’accord devra assurer la transparence et l’aspect non-discriminatoire des marchés publics passés par les États membres.

DROIT DU TRAVAIL

L’accord devra faire en sorte que les pays membres s’engagent à respecter des normes de protection des travailleurs.

(source : communiqué du Bureau du représentant américain pour le Commerce)


 source: AFP