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Brexit : le bœuf aux hormones probable sujet de discorde dans les négociations d’accord commercial avec le Canada

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Euractiv | 28 mars 2022

Brexit : le bœuf aux hormones probable sujet de discorde dans les négociations d’accord commercial avec le Canada

Par Benjamin Fox

Le Canada a promis de mettre son bœuf traité aux hormones sur le marché britannique après que les deux parties ont entamé jeudi (24 mars) des négociations sur un nouveau pacte commercial.

Le Royaume-Uni et le Canada ont lancé jeudi des négociations sur un nouvel accord de libre-échange. Il est toutefois peu probable qu’un nouvel accord avec Ottawa entraîne des changements majeurs, étant donné que 98 % des exportations de marchandises sont déjà couvertes sans droits de douane en vertu de l’accord économique et commercial global de l’UE, que le Royaume-Uni a repris avant de quitter l’UE.

Lors d’une conférence de presse jeudi (24 Mars) avec son homologue britannique Anne-Marie Trevelyan, la ministre canadienne du Commerce Mary Ng a déclaré qu’elle était là pour vendre « la marque Canada » et que c’était ce qu’elle allait continuer à faire.

« Ce que je dirais, c’est que ces négociations sont lancées. Et ce que je dirais à tous les marchés du monde, y compris les États-Unis, c’est que la haute qualité de notre bœuf et de nos produits et de nos producteurs est sans égale », a-t-elle ajouté.

Les pourparlers sur un accord commercial transatlantique entre le Royaume-Uni et les États-Unis étant au point mort depuis que Joe Biden est devenu président, un accord avec le Canada est l’une des principales priorités du gouvernement britannique cette année, de même que les projets d’adhésion au partenariat transpacifique global et progressiste (PTPGP).

Mme Trevelyan a déclaré qu’elle espérait qu’un accord avec le Canada puisse être finalisé d’ici un an.

Les ministres britanniques ont promis que des produits tels que le bœuf traité aux hormones et le poulet lavé au chlore, au sujet desquels un différend a conduit à l’échec des négociations commerciales entre l’UE et les États-Unis il y a sept ans, ne seront pas autorisés sur le marché britannique.

Cependant, les remarques de la ministre canadienne du Commerce sont susceptibles de susciter des inquiétudes au sein de la communauté agricole britannique, qui craint que l’agriculture ne soit à nouveau utilisée comme monnaie d’échange par les ministres britanniques, offrant un accès accru à leur marché en échange d’un meilleur accès pour le secteur britannique du numérique et des données.

Les agriculteurs britanniques font partie du groupe le plus sceptique quant aux effets que les nouveaux accords commerciaux post-Brexit auront sur leur part de marché.

La présidente de la National Farmers’ Union, le principal syndicat agricole du pays, Minette Batters, a qualifié les pactes récemment conclus par le Royaume-Uni avec l’Australie et la Nouvelle-Zélande de « très mauvais accords commerciaux pour le Royaume-Uni, car il n’y a pas d’équilibre des pouvoirs », soulignant les dispositions supprimant tous les droits de douane et quotas sur les importations de bœuf et d’agneau australiens.


 source: Euractiv