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Cameroun : Le gouvernement inquiet pour son budget

Le Messager

Le gouvernement inquiet pour son budget

Les prévisions de recettes pétrolières et douanières ne seront pas atteintes du fait de la conjoncture économique mondiale.

Où le Cameroun va-t-il trouver les quelque 2000 milliards de Fcfa pour réaliser son budget 2009 ? Cette question mérite d’être posée, face à la mauvaise conjoncture mondiale. Les responsables des services centraux et extérieurs du ministère des Finances ont d’ailleurs axé le thème de leur rencontre annuelle sur la gestion budgétaire face aux crises. Dans un contexte marqué par la crise financière internationale, le ministre des Finances perçoit déjà certains effets induits sur les principaux produits d’exportation du Cameroun caractérisées par la détérioration des termes de l’échange. Ainsi donc, Essimi Menye confirme une baisse des revenus d’exportation ainsi qu’un ralentissement conséquent à l’activité économique. A la réalité, la conjoncture internationale aura un impact sur les finances publiques au Cameroun en 2009. Les recettes pétrolières qui constituent une part importante dans les recettes de l’Etat vont fondre comme peau de chagrin. Pour l’année 2009, le budget de l’Etat du Cameroun a été évalué sur la base du prix du baril de pétrole à 68 $ US. Or depuis plusieurs mois, le cours du baril qui a frôlé la barre des 150 dollars en début d’année 2008 est retombé à moins de 40 dollars. Il y a donc un gap de plusieurs dizaines de milliards de Fcfa, de l’argent que l’Etat doit trouver quelque part.

Accords de partenariat

Il en est aussi des recettes douanières qui vont aussi diminuer drastiquement. En paraphant les accords intérimaires dans le cadre des Accords de partenariat économique, le Cameroun s’est fait Hara Kiri. Selon une étude commandée par le ministère de l’Economie, 1300 milliards de recette douanière vont se volatiliser dans les Ape. En 2008, la Direction générale des douanes a engrangé 443 milliards de Fcfa, en deçà des 425 milliards attendus. Malgré la volonté affichée de Mme Libom Likeng, directrice générale des Douanes, il n’est pas évident que la performance de l’année dernière soit renouvelée.
La situation n’est guère prometteuse pour ce qui concerne le commerce avec l’extérieur. La mauvaise conjoncture frappe déjà les produits d’exportation camerounais. Le secteur du bois est gravement touché avec plus de 50 % de commandes annulées, la filière coton qui est au bord du gouffre, l’aluminium qui risque fort bien de connaître le même sort que les deux premiers produits cités. Sur un autre plan, il faut même craindre que les grands projets d’investissement prévus dans notre pays pour les toutes prochaines années connaissent au mieux un retard, au pire un désengagement des bailleurs de fonds internationaux sans l’apport desquels le port en eau profonde de Kribi, l’extension d’Alucam, l’exploitation du fer, du cobalt, du nickel et de la bauxite pourraient aussi connaître de graves difficultés.
Comment sortir de l’impasse ? Le ministre des Finances a son idée sur la question. “ Au sujet de la dépense, nous devrons privilégier la dépense productive, tout en veillant évidemment au fonctionnement normal des services, et au paiement sans retard des salaires et des pensionnés de financement. ” C’est tout dire.

Par L. C.
Le 04-02-2009


 Fuente: Le Messager