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Contre « le torpillage de l’intégration africaine » par les APE: Dakar, point de départ de la fronde contre les APE

APA | Mardi 08 Janvier 2008

Contre « le torpillage de l’intégration africaine » par les APE: Dakar, point de départ de la fronde contre les APE

La coalition des centrales syndicales du Sénégal au nombre de treize, a fustigé lundi les accords de partenariat économique (APE) dans une déclaration intitulée« Non au torpillage de l’intégration africaine », au cours de la marche organisée par la société civile sénéglaise à Dakar.

La coalition des centrales syndicales du Sénégal au nombre de treize, a fustigé lundi les accords de partenariat économique (APE) dans une déclaration intitulée« Non au torpillage de l’intégration africaine », au cours de la marche organisée par la société civile sénéglaise à Dakar.

Les syndicats indiquent que la position du président du Sénégal Me Abdoulaye Wade défendue au sommet UE/ACP au mois de décembre 2007 à Lisbonne au Portugal réconforte et consolide leurs positions dans la croisade contre les APE.

La coalition souligne que les réactions du même ton de la plupart des chefs d’Etats africains, les propositions alternatives qu’ils ont dégagées, montrent si besoin en est qu’une véritable coalition africaine est en train de naitre et en premier plan, les organisations des travailleurs.

Les organisations syndicales ont toujours estimé que les APE ne sont pas une panacée et que les pays ACP doivent les rejetter et proposer des alternatives pour un développement significatif, ont ajouté les syndicalistes qui participaient lundi à la marche contre les APE organisée par la coalition des forces économiques du Sénégal.

Le développement social et humain durable est considéré comme un des domaines prioritaires de coopération et la transparence comme un principe de coopération et fondement de bonne gestion politique.

Le groupe des pays ACP présente une situation loin d’être homogène avec des nations moins avancées et d’autres à revenus intermédiaires qui ne parviennent pas à s’accorder sur des positions commmunes face à une Europe unie pour préserver ses acquis et défendre ses intérêts.

Une prise de conscience plus aiguë se fait jour en Afrique impliquant les acteurs non étatiques dans tous les domaines de la coopération, les droits sociaux fondamentaux comme indissociables de tout effort de croissance ou de développement économique.

En prenant une décision de cette envergure, les syndicats soutiennent qu’une page vient de s’ouvrir pour démontrer à la face du monde la souveraineté et la responsablité du Sénégal et des pays africains en général pour inciter l’UE à jouer un véritable role de partenariat.

Selon la déclaration, il n’existe pas de partenariat véritable tant que les intérets mutuels des parties en jeu ne sont pas mis à jour de manière à favoriser les engagements de part et d’autre et la réciprocité dans la coopération.

Les APE imposeront des exigences abusives aux pays ACP, négligeront les mesures d’accompagnement et porteront préjudice aux pauvres en diminuant les recettes fiscales des ACP.

La signature des APE fait peser des menaces sur l’agriculture, entrave l’industrialisation et affecte les droits sociaux de même que le torpillage de l’intégration africaine.

A cette fin, la coalition des centrales syndicales, de concert avec les autres acteurs de la socièté, compte dérouler des actions pour dire non aux APE et oui aux accords de partenariat pourle développement (APD), prôné par le président sénégalais Abdoulaye Wade.

Dakar, point de départ de la fronde contre les APE

« Non aux APE », « Oui aux accords de partenariat pour le développement », « Les femmes soutiennent la position du président Wade », une forêt de banderoles ont fleuri dans la capitale sénégalaise qui accueille lundi des milliers de marcheurs mobilisés à l’appel de la Coalition contre les APE, a constaté APA.

Par dizaines, les cars partent déverser les manifestants au centre de la ville qui grouille déjà de monde dans les principales artères jalonnées de forces de police pour encadrer la marche des anti-APE devant s’ébranler à parti de la Place Washington, siège du ministère de l’Intérieur.

Un vacarme assourdissant envahit la zone aux sons des musiques populaires du Sénégal invitant les populations à rejoindre les rangs et à se mobiliser comme un seul homme « pour barrer la route au APE qui « menacent nos industries » et « hypothèquent notre futur ».

Une chaleur d’étuve a envahi la capitale et, au fur et à mesure que grossissent les rangs, l’ambiance croît en proportion sur fond de tam-tam et de tambours dont les batteurs rivalisent d’adresse et de prouesse pour s’attirer les regards des curieux.

La marche nationale, qui se terminera lundi devant le siège de la représentation de l’Union Européenne à Dakar, vise l’ouverture d’un dialogue avec l’Europe en vue de construire un partenariat pour la croissance et le développement.

Dans un document intitulé "Appel des peuples d’Afrique à l’opinion publique européenne et internationale", les organisateurs invitent à lutter contre les APE qui constituent une menace pour les économies africaines et un frein à la tentative de construction de l’unité du continent.

"La construction d’un nouveau partenariat Europe-Afrique demande à la fois du temps, de la cohérence et une prise en compte des déséquilibres de pouvoirs économique et politique et des ambitions légitimes de chaque peuple", souligne la coalition, coordonnée par M. Baïdy Agne, président du Conseil national du patronat (CNP).

Selon la Coalition, qui regroupe intellectuels, chefs d’entreprise, opérateurs économiques, commerçants, agriculteurs, pasteurs et éleveurs, le nouveau partenariat, pour être mutuellement avantageux, doit "se fonder sur des principes forts de respect, de solidarité et de confiance".

A l’instigation de l’Organisation mondiale du Commerce (OMC), l’Union européenne tente de réviser ses échanges commerciaux avec les pays Afrique Caraïbes et Pacifiques (ACP) dont les traditions de partenariat remontent à l’aube des indépendances dans les années 50.

Les pays asiatiques, opposés au régime préférentiels, souhaitent le démantèlement des barrières douanières et l’instauration d’un système commercial ouvert à la concurrence et faisant du consommateur final le seul arbitre des choix et des décisions d’achat.

A elle seule, la Chine compte pour 26% des vêtements importés en Europe contre 21% fin 2006.

La fin des quotas sur le textiles, l’expiration du protocole sucre et la libéralisation des prix de nombreuses matières premières de base (café, cacao, arachide) ouvre de nouveaux chapitres des relations commerciales entre pays au moment où d’autres préoccupations voient le jour à l’image du réchauffement de la planète.

L’OMC, de création récente mais héritière du Gatt (Général Agreement on tariffs and trade) est sensible à l’argument des Asiatiques et pousse les Européens à se conformer à sa charte : combattre le protectionnisme et démanteler les accords bilatéraux et régionaux, contraires aux règles de l’Organisation.

Son rôle de gendarme du commerce mondial est toutefois à géométrie variable même si elle reçoit des plaintes et rend des avis.

La société civile malienne se mobilise contre les APE

La société civile malienne, réunie au sein d’une coalition contre la signature des Acoords de partenariat économiques (APE), a appelé les Maliens à dire non à la signature des APE, a indiqué lundi, un membre de l’Institut de recherche des productions agricoles (IRPA), M.Mamadou Goïta, lors d’une conférence de presse à Bamako.

Il a expliqué que la signature des Accords de partenariat économiques est une mort programmée de l’agriculture africaine.

"Elle mettra le marché africain sous tutelle des produits européens", a t-il ajouté, estimant que la signature des APE occasionnera un manque à gagner de 100 milliards de F CFA à la douane malienne.

Les membres de la coalition ont indiqué que les APE sont un frein au décollage industriel de l’Afrique.

La société civile malienne organise mardi un meeting populaire pour davantage informer et sensibiliser les Maliens sur les conséquences d’une éventuelle signature des APE par les pays africains.

Cette campagne de sensibilisation s’inscrit dans le cadre des journées de protestation contre les APE sur le continent, les 7 et 8 janvier.

La société civile nigérienne manifeste contre les APE à Niamey

Plusieurs dizaines de personnes, dont de nombreux paysans et éleveurs, se sont rassemblées lundi devant le siège de l’Union européenne (UE) à Niamey, pour exprimer leur rejet des Accords de partenariat économique (APE) et exiger l’ouverture d’un dialogue pour un partenariat au service de la croissance et du développement, a constaté APA.

Réunis à l’appel de la coalition nigérienne contre les APE, les manifestants ont scandé des slogans hostiles à l’encontre des APE avant de remettre un mémorandum au représentant de l’UE au Niger.

« Nous rejetons les APE, car ils portent en eux la désintégration des économies et institutions régionales et rendront impossible tout espoir d’intégration continentale » a indiqué Laoual Sayabou, coordonnateur de la Coalition nigérienne contre les APE.

Il a soutenu que ces accords rendront « vaines » les tentatives de construction des marchés régionaux ou continentaux en instaurant une réciprocité commerciale « faussement symétrique et inéquitable et en organisant l’invasion de nos marchés par les produits européens subventionnés ».

Les APE, a-t-il - ajouté, « perpétueront la dépendance de nos économies aux seules matières premières et détruiront nos industries vulnérables, tout en tuant dans l’oeuf tout espoir d’industrialisation future ».

En vertu de ces accords de partenariat, les agricultures africaines seront soumises et porteront atteinte « de façon irréversible » à la souveraineté alimentaire en Afrique, a poursuivi le coordonnateur de la coalition nigérienne contre les APE.

Il a imputé le renchérissement de l’instabilité politique et de la fuite de cerveaux en Afrique aux APE qui « plongeront nos forces vives dans la tentation et la précarité permanentes ».

« Il est même à craindre que le forcing de la Commission européenne, en dressant la jeunesse et l’intelligentsia africaine contre la coopération avec l’Europe, ne soit totalement contreproductif » a estimé Sayabou.

Selon lui « cette situation n’est pas dans l’intérêt de l’Europe ni dans celui de l’Afrique. La période transitoire mise en avant et les milliards promis par l’Europe ne seront à même de compenser les pertes commerciales, économiques et politiques que ces accords nous feront subir ».

Citant des statistiques sur les effets des APE sur le Niger, le secrétaire général du syndicat national des agents des Douanes, Ibrahim Yacouba a affirmé que « les APE entraîneraient, des pertes de recettes se situant entre 24,930 et 26,750 milliards FCFA ».

« L’avenir ne dépendra pas de l’assistance mais de la possibilité qu’auront nos peuples de créer par eux-mêmes de la richesse et de vivre ensemble sur leur terre dans la paix et la dignité » a indiqué Abdramane Ousmane, président du Réseau nigérien des journalistes pour les droits humains (RJDH).


 source: BDP Gabon