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Déclaration des mouvements sociaux Andins et d’Amérique Latine sur l’Accord d’Association entre la CAN et l’UE

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Déclaration des mouvements sociaux Andins et d’Amérique Latine sur l’Accord d’Association entre la CAN (Communauté Andine des Nations) et l’UE (Union Européenne).

Non à un nouveau Traité de Libre Commerce avec l’Union Européenne !

en español

Nous, mouvements et organisations sociales de la Région Andine, sommes profondément préoccupés par les conséquences que pourraient avoir pour nos peuples la matérialisation d’un Accord d’Association entre la Communauté Andine des Nations (CAN) et l’Union Européenne (UE). Il inclut un accord de Libre Echange qui ressemble beaucoup au traité de l’ALCA (Zone de Libre Echange des Amériques) contre lequel nous avons lutté victorieusement et que nous avons « enterré » il y a quelques temps. Nous considérons que ces nouvelles initiatives cherchent uniquement à approfondir le libre échange et peuvent provoquer un recul dans les pays qui cherchent à assurer la dignité de nos peuples et le droit à la souveraineté. Cela représenterait un grave danger pour la région car, en approfondissant les politiques néolibérales, la capacité des Etats à promouvoir des politiques de développement social et productif serait frustrée et il deviendrait plus difficile de revenir sur les mesures qui ont nui à nos peuples.

Nous regrettons que la stratégie de l’Union Européenne intitulée « Une Europe Globale, en Concurrence dans le Monde » soit la base de négociation qui cherche seulement à installer une zone de libre échange large et « ambitieuse » et qui, bien qu’elle parle de respecter les droits de l’homme, propose concrètement d’approfondir l’agenda de l’OMC en privilégiant la rentabilité et les intérêts commerciaux sans tenir compte du fait que, dans les pays andins, il existe des mesures et des réalités diverses, totalement différentes des modèles européens.

La proposition européenne envisage dans des délais rapides la suppression des barrières douanières et inclut des thèmes comme les achats publics, les investissements, les politiques de concurrence, l’ouverture des services et le renforcement de la protection de la propriété intellectuelle. Ces thèmes étaient présents dans les traités signés par l’Union Européenne avec le Chili et le Mexique. L’Union Européenne cherche à protéger ses investissements avec les paramètres que les pays européens ont inclus dans les Traités Bilatéraux d’Investissement (TBI) et dans les chapitres sur l’investissement des accords avec le Chili et le Mexique. Cette protection, qui va bien au-delà de ce que définit l’OMC sur ce thème, est identique à la protection évoquée dans les accords signés par le Pérou et la Colombie avec les Etats-Unis. Elle bénéficierait largement aux multinationales européennes en privatisant la santé, l’éducation, les services publics, l’agriculture, la connaissance, la culture et les traditions des communautés indigènes. Nous la rejetons.

Les pays de la Communauté Andine des Nations (CAN) ont adopté récemment la Résolution 667. Elle stipule que, dans la négociation avec l’UE, les asymétries et le degré d’engagement que les pays souhaiteraient avoir suivant les différents thèmes seraient pris en compte, que certains pourraient faire exception et que les décisions qui affectent la normativité de la CAN soient adoptées par consensus de ses membres. Cette décision, bien qu’elle préserve la possibilité pour certains pays de ne pas signer le Traité de Libre Echange au format complet proposé par l’UE, permet à ceux qui voudraient le faire de se plier simplement aux propositions prédéfinies.

La préservation de la coopération et le renforcement du dialogue politique sont une nécessité pour les deux régions mais ne doivent pas être conditionnés par des objectifs commerciaux ni être utilisés comme mécanismes de pression pour obliger les gouvernements andins à faire des concessions économiques. Plus encore, des visions du développement qui apportent la dégradation de l’environnement, la fragmentation des réseaux sociaux basés sur la solidarité ne doivent pas s’imposer et encore moins ne bénéficier qu’à quelques-uns.

Comme avec d’autres accords de ce type, l’information sur les contenus de la négociation ne sont pas divulgués largement et de la même manière dans tous les pays andins. La majorité des pays n’ont pas développé de mécanismes pour la consultation et la participation, sauf la Bolivie où le gouvernement les a mis en place. Cela met en évidence que certains gouvernements ont intérêt à signer des accords illégitimes et sans consultation.

Nous saluons la décision du gouvernement bolivien qui, en s’excluant des chapitres sur les investissements, les services, la propriété intellectuelle et les achats publics, a adopté une position de dignité et de souveraineté. Cependant, nous alertons sur la force des formulations néo-libérales et les pressions des entreprises multinationales, et nous appelons massivement la société civile à se mobiliser et à être vigilante en reprenant, dans ce nouveau processus, la lutte historique menée contre l’ALCA et le TLC dans la région.

Il est évident que prétendre altérer le schéma de négociation défini par l’UE et faire en sorte que la CAN n’approfondisse pas son adhésion aux formules néolibérales ni ne naufrage dans le projet de libéralisation commerciale mondiale, exige une très forte mobilisation de la société civile, un effort pour préserver les avancées de l’intégration régionale et la défense de cette intégration sur la base du respect de la souveraineté nationale, choses envers lesquels les gouvernements de la région n’ont pas le même intérêt.

Nous souhaitons une intégration entre nos peuples et non la soumission aux intérêts du capital. Nous voulons une intégration solidaire qui contribue à la fraternité entre nos nations, qui respecte les droits de l’homme, les droits des peuples indigènes et les droits des migrants, qui protège l’équilibre avec la nature et surtout les différences et les processus nationaux que nous vivons dans notre région.

Nous ne sommes pas opposés à des relations commerciales avec l’Europe, à condition qu’elles soient établies sur la base de l’équilibre et de la réciprocité. Nous exigeons que les voix et les propositions de nos peuples soient pris en compte à l’heure d’établir de nouvelles règles de l’intégration et du commerce. Nous croyons fermement qu’un accord doit être inspiré par les principes de solidarité, de justice, de complémentarité et d’harmonie avec la Pachamama, notre mère la Terre.

Nous voulons être surs que tout accord renforcera la lutte pour récupérer le contrôle des ressources naturelles, qu’il bénéficiera réellement aux paysans et aux petits producteurs et qu’il fera face sérieusement à la problématique des migrations. Nous rejetons les politiques migratoires de l’UE qui démontrent un non-respect des droits de l’homme et une attitude de discrimination et de racisme envers les latino-américains.

Nos pays et nos communautés ne sont pas en vente. Nous voulons du commerce entre les nations, mais un commerce solidaire et juste. Nous voulons une véritable intégration, basée sur la coopération et la solidarité, et qui propose de changer les modèles qui n’ont servi jusqu’à maintenant qu’à détruire la nature et la vie en collectivité. Nous voulons que l’union des peuples serve véritablement à construire un monde meilleur et non à retirer du bénéfice pour quelques-uns.

Les pays andins doivent concentrer leurs efforts pour renforcer leurs liens, approfondir l’intégration latino-américaine et se rapprocher des pays du Sud. La négociation de Traités de Libre Echange avec des paramètres qui n’apportent des bénéfices qu’aux puissances et aux multinationales doit être évitée.

Dans la région andine, de larges franges de la société et même certains gouvernements ont refusé catégoriquement toute proposition qui accorde des bénéfices aux multinationales au détriment des peuples. Ces recettes, nous les avons déjà vécues et nous connaissons leurs conséquences. Nous n’en voulons plus !

Non à un Accord d’Association qui réédite le Traité de Libre Echange

Oui à la souveraineté des peuples

Pour la solidarité et le respect mutuel

Non à une nouvelle colonisation de nos terres

Signataires :

Alianza de Organizaciones Sociales, Colombia
Alianza Social Continental
Alianza Social Continental - Cuba
Alianza Social Continental- Perú
Amigos de la Tierra - Inglaterra, Gales e Irlanda del Norte
Asociaciòn de Defensa de la Vida, ADEVI, de Lima, Perù
ATTAC - Argentina
Attac / Marruecos
Attac Austria
Attac España
ATTAC Francia
ATTAC Hungria
Both ENDS, Holanda
Campaña Comercio con Justicia : mis derechos no se negocian
CECOPAL Córdoba Argentina
Centro de Promoción y Educación Profesional "Vasco de Quiroga", A.C., México
Centro de Investigación y Documentación Chile-América Latina (FDCL), Berlin, Alemania
Colombia Solidarity Campaign, Reino Unido
Comitè de Solidaritat amb els Pobles Indígenes d’ Amèrica / Barcelona
Comité para la Anulación de la Deuda del Tercer Mundo CADTM, Bélgica
Comité pour les droit humains "Daniel Gillard", Bruselas, Bélgica
COMPA-Nicaragua
CONADES (Comisión Acción Internacional), Peru
Coordinadora Andina de Organizaciones Indígenas CAOI
Coordination Populaire Colombienne à Paris
Ecologistas en Acción, España Campaña ¿Quién debe a quién?, España
El CNCD/11 11 11 de Bélgica
El Observatorio de Multinacionales en América Latina - Paz con Dignidad
Equipo Pueblo, México
Europe solidaire sans frontières (ESSF), France
FOCO Foro Ciudadano de Participación por la Justicia y los Derechos Humanos. Argentina.
France Amerique Latine (Francia)
Amigos de la Tierra Europa
Fundación IEPALA
Fundación Neno Zanchetta - Lucca - Italia
Gemeinsam für Lateinamerika (Enlazando Alternativas - Austria)
Ggrupo América Latina de Attac - Alemania
IBASE - Brasil
Institute for Agriculture and Trade Policy (IATP)
ISGN-Asia Secretariat
Manitese, Italy
Marcha Mundial de las Mujeres - México
Marcha Mundial de las Mujeres, Américas
Marchas Europeas contra el Desempleo, la Precariedad y la Exclusión Social
Mesa Global - Guatemala
Movimiento Boliviano por la Soberanía y la Integración Solidaria de los Pueblos- Contra el TLC y el ALCA
Mujeres para el Diálogo - México
Observatorio sobre Latinoamerica SELVAS Milan (Italia)
OCLAE
Partido de la Refundacion Comunista-Izquierda Europea, Italia
PLADES - Peru
Plataforma GATS de Holanda
Plataforma Repsolmata / Barcelona
*Plateforme haïtienne de Plaidoyer pour un Développement Alternatif (PAPDA**), **Haiti*
Public Services International / Internacional de Servicios Públicos / Américas
REBRIP - Brasil
Red Colombiana de Acción frente al Libre Comercio, Recalca
Red Global América Latina,
Red Internacional de Género y Comercio (LAGTN)
Red Nacional Género y Economía - México
Red Peruana por una Globalización con Equidad- RedGE.
Redes - Amigos de la Tierra Uruguay
REMTE
RMALC - Mexico
SEAP - Cuba
Transform Italia
Transnationational Institute (TNI), Holanda
United Nations NGO-Committee for Development
Viva la Ciudadanía, Colombia
WIDE - World Economy, Ecology & Development (WEED), Alemania
Xàrxa de l’Observatori del Deute en la Globalització (Cataluña, Estado español)),
XminY Solidariteitsfonds / Holanda

Fédérations Syndicales et Syndicats Vénézueliens
FETRAELEC
FEDEPETROL
SINUTRAPETROL
FETRAHIDROCARBUROS
FENASIRTRASALUD
FENTRASEP
FETRATEL
FENATRABEA
FETRAHARINA
FETRAUVE
FENATRAU
FENASINPRES
SINAFUM
FENACS
SINASOICA
SUTIC
SOVICA
SINTRAT
SUTRADIMECA
SUNEP-ME
SUNEP-IPASME
SUNEP-INAM
SUNTRASANAF
SINTRADELI
SINTRAVISEP
SINTRAPEL
VENECARTOREN
SINTRAGALLETA
SIPROPASTA
SINSBOLTRAPROEFE
SUNTRASAVIR
SITRAMECA
HOSPITALES Y CLINICAS
SINTRAHARINA
MANPA
SINTRAEM
SINTRAPLASTICO
SITRALACASA
OSPROTRABODIGAS
SINTRAFERROMINERA
OUSINTRAEXTRUTEX
USINTRAEMBUTIDOS
SIUT-MINFRA
SUNTRAUNELLEZ
ATAUSIBO
SITRAUNERG
SINTRABECO
SINBOTRAEMELEC
SINTRAVALORES
SUNTRABMERCAL
SINATRACIBI


 source: Bellaciao