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Emmanuel Macron ne veut pas d’accord UE-Mercosur sans « clauses miroirs »

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Euractiv | 27 février 2023

Emmanuel Macron ne veut pas d’accord UE-Mercosur sans « clauses miroirs »

par Paul Messad

Emmanuel Macron a déclaré lors du salon international de l’agriculture à Paris ce week-end qu’il n’y aurait pas d’accord entre l’UE et le Mercosur tant que les pays de l’organisation latino-américaine « ne respectent pas » l’Accord de Paris sur le climat.

Samedi et dimanche (25 et 26 février), le président de la République a rendu visite aux agriculteurs venus à Paris à l’occasion du salon international de l’agriculture qui se tient du 25 février au 5 mars.

Au détour d’une discussion avec un exposant du salon, Emmanuel Macron s’est exprimé sur l’accord de libre-échange en cours de négociation entre l’UE et le Mercosur, dont les implications pour le monde agricole sont particulièrement importantes.

L’UE et les pays Mercosur négocient depuis plus de 20 ans cet accord monstre, dont l’étendue et l’impact sur les Européens seraient historiques.

Selon le président français, « un accord avec les pays du continent latino-américain n’est pas possible s’ils ne respectent pas, comme nous, les accords de Paris, et s’ils ne respectent pas les mêmes contraintes environnementales et sanitaires que l’on impose à nos producteurs ».

La problématique principale réside dans l’obligation de réciprocité des règles environnementales, sociales et sociétales des produits échangés, connues sous le nom de « clauses miroirs ».

Samedi (25 février), M. Macron se posait donc en défenseur de ces fameuses « clauses miroirs », sans quoi « l’accord ne peut pas être accepté », a-t-il déclaré.

Sans préciser comment il souhaitait intégrer des clauses miroirs dans l’accord, le président de la République s’oppose frontalement à ceux « qui veulent reprendre les négociations » dans les plus brefs délais, en premier lieu desquels le président brésilien nouvellement élu Lula da Silva.

Marie-Pierre Vedrenne, eurodéputée française du groupe Renew (centre) et vice-présidente de la commission du Commerce international (INTA) du Parlement européen, a salué la prise de position du président de la République.

Pour elle et nombre de ses collègues, l’accord n’est pas acceptable, ni en l’état, ni même accompagné d’une « déclaration additionnelle » contenant des mesures environnementales non contraignantes, tel que proposé par la Commission européenne.

« Une simple déclaration additionnelle [à l’accord] ne sera pas suffisante », avait déclaré en ce sens Mme Vedrenne le 23 janvier dernier lors d’une audition du commissaire européen au Commerce, Valdis Dombrovskis.

En attendant, la Commission européenne devrait présenter cette semaine sa « déclaration additionnelle » à l’accord.


 source: Euractiv