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L’accord UE-Singapour clôt un sommet Europe-Asie sous le sceau du libre-échange

Belga | 19 octobre 2018

L’accord UE-Singapour clôt un sommet Europe-Asie sous le sceau du libre-échange

L’Union européenne a signé vendredi avec Singapour un accord de libre-échange qui constitue le point d’orgue d’un sommet Europe-Asie (ASEM) placé sous le sceau du multilatéralisme, face au protectionnisme du président américain Donald Trump. Une cinquantaine de dirigeants européens et asiatiques, dont les Premiers ministres chinois Li Keqiang, japonais Shinzo Abe, mais aussi le chef du gouvernement russe Dmitri Medvedev, ont participé ces jeudi et vendredi à cette 12e réunion du dialogue Europe-Asie (ASEM).

Ils ont notamment souligné, selon une déclaration du président du Conseil européen Donald Tusk, qui présidait également la réunion, la « nécessité vitale » de maintenir une économie mondiale ouverte et le multilatéralisme commercial, incarnés dans une Organisation mondiale du Commerce (OMC) dont Donald Trump juge les règles trop contraignantes.

En marge de ce sommet, l’UE a signé les accords de commerce et d’investissement qu’elle a négociés pendant huit ans avec Singapour, plaque tournante vers le sud-est asiatique et l’ensemble du pourtour du Pacifique.

Il s’agit des premiers accords bilatéraux complets conclus par l’UE avec un membre de l’ASEAN, la communauté économique de l’Asie du sud-est. Singapour est de loin le premier partenaire commercial de l’UE au sein de l’ASEAN, avec un total de près de 100 milliards d’euros d’échanges annuels de biens et services. Plus de 10.000 firmes européennes y sont présentes.

Les accords doivent encore être approuvés par le Parlement européen, tandis que le volet investissement devra en outre être ratifié par les parlements nationaux (ainsi que les parlements régionaux, pour le cas particulier de la Belgique).

En venant en nombre au sommet de l’ASEM, les dirigeants des deux continents ont montré leur volonté de contrer les attaques du président Trump contre l’OMC. Le vice-ministre chinois des Affaires étrangères Zhang Jun a notamment souligné le consensus entre l’Europe et l’Asie sur « la nécessité de protéger les organisations commerciales qui respectent les normes et les lois internationales ».

La Chine pâtit du conflit commercial avec les Etats-Unis et sa croissance économique est tombée au plus bas depuis 9 ans. L’administration Trump a imposé depuis juillet des droits de douane punitifs visant des marchandises chinoises d’une valeur de 250 milliards de dollars par an, entraînant des représailles de Pékin visant 110 milliards de dollars de biens américains.

Quant aux Européens, ils ont conclu une trêve fragile avec les USA pour éviter une guerre commerciale après l’imposition de droits de douane sur les importations d’acier et d’aluminium en provenance de l’UE, dont la conséquence aurait été une taxation des importations d’automobiles allemandes.

Les dirigeants de l’ASEM ont aussi marqué leur volonté de préserver l’accord international sur le climat, dont les Etats-Unis se sont retirés en juin 2017, et l’accord conclu par les Occidentaux avec Téhéran pour contrôler son programme nucléaire, dénoncé quelques mois plus tard par Donald Trump. Ils ont aussi soutenu les efforts de dénucléarisation de la péninsule coréenne.

Source: Belga


 source: Belga