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L’Arménie renonce au libre-échange avec l’Union européenne

Le Monde.fr avec Reuters | 02.10.2013

L’Arménie renonce au libre-échange avec l’Union européenne

Le président arménien, Serge Sarkissian, a annoncé mercredi 2 octobre que son pays renonçait à signer un traité de libre-échange avec l’Union européenne (UE), privilégiant son rapprochement avec la Russie.

L’Arménie a en effet décidé le 3 septembre d’intégrer une union douanière avec la Russie, le Kazakhstan et la Biélorussie. Une décision incompatible avec la signature du "partenariat oriental" avec l’UE, selon les autorités lituaniennes, qui assument sa présidence tournante.

"Nos collègues européens nous disent qu’il y a une contradiction entre cet accord de libre-échange et l’union douanière, donc nous ne signerons que l’accord d’association", a tranché Serge Sarkissian devant l’assemblée parlementaire du Conseil de l’Europe. Selon lui, les Européens avait indiqué dans un premier temps que "le partenariat oriental ne visait absolument pas à exclure des Etats, des organisations ou des tiers".

COMPÉTITION BRUXELLES-MOSCOU

Le président arménien a précisé que son pays espérait encore signer avec les Vingt-Huit un accord d’association portant sur les seuls aspects politiques lors du prochain sommet du partenariat oriental qui se tiendra à la fin novembre à Vilnius (Lituanie), entre l’UE et six anciennes républiques soviétiques, dont l’Ukraine, la Moldavie, l’Azerbaïdjan et la Géorgie. François Hollande, qui a déjeuné mardi avec son homologue arménien, avait assuré qu’en tant qu’"ami[e] de l’Arménie", la France continuerait d’"aider à faire avancer l’agenda européen de l’Arménie".

Le rapprochement d’Erevan et Moscou a été mal perçu par l’UE, engagée dans une compétition avec la Russie pour attirer les pays d’Europe orientale dans sa sphère d’influence. Le président de la Commission, José Manuel Barroso, avait dénoncé les pressions exercées selon lui par la Russie pour empêcher l’Ukraine, la Géorgie et la Moldavie de signer des accords d’association avec l’UE lors du sommet de Vilnius.

Serge Sarkissian a pour sa part récusé toute pression de la part de l’ancienne puissance tutélaire, du temps de l’URSS. "C’est un désir que nous avons exprimé nous-mêmes en toute indépendance. C’est une question de réalité concrète", a-t-il déclaré, soulignant qu’un tiers des exportations arméniennes allaient vers la Russie et que, depuis vingt ans, la sécurité de son pays dépendait de son soutien militaire.


 Fuente: Le Monde