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L’Espagne suggère d’exclure l’Argentine des négociations entre le Mercosur et l’UE

Affaires Stratégiques | 25 avril 2012

L’Espagne suggère d’exclure l’Argentine des négociations entre le Mercosur et l’UE

Les ministres des Affaires étrangères des 27 se sont réunis, le 23 avril, à Luxembourg pour évoquer le différend entre l’Espagne et l’Argentine. Depuis l’annonce de la présidente argentine du projet de nationalisation du groupe YPF, filiale de l’espagnol Repsol, un froid diplomatique s’est installé entre Madrid et Buenos Aires. Une situation qui semble compromettre les négociations de libre-échange entre l’Union européenne et le Mercosur, qui avait repris en 2010 après six ans de paralysie.

Suite à la décision de Cristina Fernandez, le Parlement européen a adopté une résolution à Strasbourg déplorant une « décision unilatérale et arbitraire » et estimé que les négociations commerciales entre le Mercosur et l’Union européenne pourraient en être affectées. C’est dans ce cadre que la réunion à Luxembourg a eu lieu lundi. Le gouvernement espagnol a alors proposé que l’UE poursuive ces négociations sans l’Argentine. Face au risque de voir les accords, déjà difficiles, s’empirer à cause de Buenos Aires, les Européens attendent de voir s’il faudrait envisager de poursuivre ce projet via un accord non régional, négocié pays par pays et sans l’Argentine. L’Uruguay a déclaré le 24 avril que cette suggestion serait étudiée si elle devenait officielle.

Entré en vigueur en 1999, l’accord-cadre interrégional de coopération vise à renforcer les relations entre la Communauté européenne et le Mercosur, avec la perspective de créer une association interrégionale couvrant, entre autres, les domaines du commerce et de l’économie. Les négociations sur un accord de libre-échange ont été rompues en 2004. Les pays européens craignaient en effet une trop forte concurrence des produits agricoles et d’élevage du Mercosur, et les membres du Mercosur craignaient, eux, d’être envahis par les produits industriels européens. Le 17 mai 2011, à l’issue d’un sommet UE-Mercosur à Madrid, les deux organisations régionales ont officiellement renouée et M. Zapatero, dont le pays assurait alors la présidence tournante de l’UE, déclare « il s’agit d’affirmer que face à toute tentation de protectionnisme, la meilleure réponse à la crise économique est l’ouverture commerciale. »

Les négociations interrégionales semblent donc se heurter à de nombreux obstacles auxquels la récente décision du gouvernement argentin vient s’ajouter et ralentir les négociations. Déjà en 2011, l’Argentine s’était vue accusée de « détériorer le climat » avec des mesures protectionnistes, en particulier dans le domaine automobile, et le pays était considéré comme un des principaux obstacles à l’accord de libre-échange.

Sources : Romandie, Reuters, elcorreo, Le Monde


 Fuente: Affaires Stratégiques