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L’Inde "ne rejoindra pas" le traité de libre-échange promu par Pékin

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Atlantico | 4 novembre 2019

L’Inde "ne rejoindra pas" le traité de libre-échange promu par Pékin

Bangkok, 4 nov 2019 (AFP) - L’Inde, inquiète de l’arrivée massive sur son sol de produits chinois, "ne rejoindra pas" le gigantesque traité de libre-échange Asie-Pacifique promu par Pékin, a annoncé lundi à Bangkok une diplomate indienne de haut rang.

New Delhi a décidé de rester à l’écart du Partenariat économique intégral régional (RCEP) dans "l’intérêt national" de l’Inde, a déclaré Vijay Thakur Singh, du ministère indien des Affaires extérieures, au cours d’un point presse en marge du sommet des dirigeants de l’Association des nations d’Asie du Sud-Est (Asean).

Le RCEP vise à créer une gigantesque zone de libre-échange entre les 10 pays de l’Asean (Indonésie, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos et Brunei), la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie et la Nouvelle-Zélande.

Ces 15 pays sont tombés d’accord lundi à Bangkok pour signer en 2020 ce texte en vue de permettre la mise en place du plus vaste espace de libre-échange du monde.

"Il n’y aura aucun problème pour que les 15 (Etats) parties au traité le signent l’année prochaine", a déclaré Le Yucheng, le vice-ministre des Affaires étrangères chinois, ajoutant que l’Inde serait toujours "la bienvenue".

Le projet, lancé en 2012, a peiné jusqu’ici à se concrétiser.

Pékin est en première ligne pour défendre cet accord.

Engagée dans un féroce conflit commercial avec Washington qui a porté un coup sévère à ses exportations, l’économie chinoise a besoin d’un nouveau souffle.

Le RCEP consacrerait aussi un peu plus son influence sur une grande partie de l’Asie, tandis que les Etats-Unis tendent à se désengager de cette région depuis l’arrivée de Donald Trump à la Maison Blanche.

En janvier 2017, ce dernier avait retiré son pays du grand projet concurrent, le Traité de libre-échange transpacifique (TPP), promu par son prédécesseur démocrate Barack Obama.

S’il était ratifié l’année prochaine, le traité serait "avant tout un texte symbolique énonçant des principes importants", estime Santi Chaisrisawatsuk, professeur à l’Université NIDA de Bangkok

Selon lui, il sera sûrement question d’une réduction très progressive des barrières douanières. "Cela pourrait probablement prendre 10 ou 15 ans".

En revanche, un RCEP sans l’Inde, la troisième plus grande économie asiatique malgré un net ralentissement économique, perdrait un peu de sa superbe.

"Je pense qu’il est important que l’Inde soit présente" dans cet accord, avait relevé, avant l’annonce de la diplomate indienne, le Premier ministre australien, Scott Morrison.


 source: Atlantico