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La plus grande zone de libre échange du monde

Radio France Internationale | 30-10-2006

La plus grande zone de libre échange du monde

Le premier acte du sommet Chine-ASEAN, ce lundi à Nanning, sera la signature d’un accord entre les onze pays participants. Leurs dirigeants vont s’engager à créer d’ici 2010 la plus grande zone de libre échange du monde. Elle comptera deux milliards de consommateurs potentiels dont le PIB sera d’environ deux mille milliards de dollars. Pour réussir ce projet, La Chine et les dix nations du Sud-Est asiatique envisagent la libéralisation du commerce et des services, ainsi que la réduction des tarifs douaniers. Un délai supplémentaire a été accordé au Vietnam, au Laos, au Cambodge et à la Birmanie, dont le niveau de développement ne leur permet pas de faire partie de la zone de libre échange avant 2015.

A terme, l’ASEAN et la Chine souhaitent créer un «marché commun asiatique», selon le modèle européen. Les relations économiques entre les pays de l’Asie du Sud-Est et Pékin sont entrées depuis une dizaine d’années dans une phase de croissance exponentielle, en particulier pour ceux qui sont capables de fournir à la Chine des matières premières énergétiques. Celle-ci absorbe aujourd’hui une grande partie de leurs exportations et leur fournit environ 40 % de leurs importations.

Régionalisation sans régionalisme

En matière d’intégration régionale, la région est dans une situation paradoxale. Malgré la création de l’ASEAN, la construction institutionnelle y est peu développée. Pourtant, la coopération économique progresse, au point qu’on a pu parler d’une régionalisation sans régionalisme. La zone peut aujourd’hui compter sur les capitaux asiatiques pour financer son développement. Sur le plan commercial, les pays de l’ASEAN, qui ont eu longtemps comme partenaires privilégiés les pays occidentaux, échangent de plus en plus entre eux. Le développement du tourisme est un autre facteur d’intégration récent, en raison notamment des investissements importants propres à ce secteur.

Malgré leur rythme un peu lent, les progrès de la construction régionale ont facilité les échanges et les investissements croisés. La proximité géographique et culturelle joue pleinement elle aussi. Tous ces éléments sont déjà constitutifs d’un processus d’intégration même si celui-ci paraît pour le moment contradictoire et ambigu, en raison du poids excessif de la Chine et du déséquilibre qu’il provoque. Les dirigeants des pays de l’ASEAN en sont conscients mais ils n’ont pas une grande marge de manœuvre face aux ambitions du gouvernement chinois qui veut faire de la Chine la plus grande puissance économique du monde d’ici 2030.

par Any Bourrier


 source: RFI