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Le Maroc souhaite la signature rapide de l’accord commercial avec l’Uemoa

MAP

Le Maroc souhaite la signature rapide de l’accord commercial avec l’Uemoa

(4/12/2006)

Le Maroc souhaite que l’accord commercial et d’investissement, paraphé à Rabat en janvier 2002 avec l’Union économique et monétaire ouest-africaine (UEMOA), soit signé rapidement pour booster ses échanges avec les huit pays de ce regroupement régional, en particulier le Sénégal.

"Nous souhaitons que cet accord puisse voir le jour le plus rapidement possible pour le développement de nos échanges avec ces pays et notamment avec le Sénégal", a déclaré le ministre du Commerce extérieur, M. Mustapha Mechahouri. Dans un entretien à la MAP au cours de son récent séjour au Sénégal, M.

Mechahouri a émis l’espoir que cet accord puisse être signé "durant le premier semestre de 2007". "Le Maroc et la Commission de l’UEMOA ont tenu jusqu’à présent sept rounds de négociations et nous espérons finaliser l’accord durant le 8-ème round prévu en décembre courant à Rabat", a-t-il précisé.

Créée en 1994, l’UEMOA regroupe huit pays de l’Afrique de l’Ouest (Bénin, Burkina Faso, Côte d’Ivoire, Guinée Bissau, Mali, Niger, Sénégal, Togo) qui ont comme monnaie commune le Franc CFA et qui représentent un marché de plus de 70 millions d’habitants. De l’avis de tous les observateurs, le développement des relations économiques du Maroc avec l’Afrique de l’Ouest reste handicapé par l’application par l’ensemble des pays de l’UEMOA d’un tarif douanier commun, appelé "tarif extérieur commun" (TEC), défavorable aux entreprises marocaines.

Dans le cas du Sénégal, même s’ils ont progressé de 40 à 50 % durant les cinq dernières années pour atteindre 52 millions de dollars en 2005, les échanges commerciaux entre le Maroc et ce pays sont promis à un bel avenir avec l’entrée en vigueur de cet accord commercial et d’investissement avec l’UEMOA. "Cet accord est le support juridique qui va permettre de relancer les relations commerciales et d’investissement entre le Maroc et le Sénégal", a assuré M. Mechahouri.

Lors du 7-ème round de négociations tenu en juillet dernier au Burkina Faso, le Maroc avait exprimé sa volonté de parvenir à un accord de partenariat équilibré qui servirait de signal fort pour une coopération sud-sud mutuellement avantageuse. Ainsi, la délégation marocaine a proposé le libre accès en franchise douanière des produits industriels originaires de l’UEMOA, dès l’entrée en vigueur de l’accord, contre une réduction progressive des doits de douane et taxes d’effet équivalent pour des produits industriels marocains, devant aboutir au taux "0 pc" au bout d’une période à convenir, selon le procès-verbal de la réunion consulté par la MAP.

Le commissaire de l’UEMOA chargé des politiques fiscales, douanières et commerciales, El Hadji Abdou Sakho, a souhaité, de son côté, l’application d’un traitement asymétrique en termes de préférences tarifaires et de règles d’origine et insisté sur la nécessité d’accorder une grande importance au volet investissement, à la libre circulation des personnes et au droit d’établissement. La première mouture du projet d’accord, paraphée en 2002, fait craindre en effet aux pays de l’UEMOA une concurrence des entreprises marocaines, beaucoup plus structurées que celles de l’Afrique de l’Ouest.

Ces préoccupations ont été exprimées par le président de la Commission de l’UEMOA, Soumaila Cissé, lors de sa dernière visite à Rabat en novembre 2005, qui a plaidé pour un "réaménagement" de l’accord de manière à prendre en considération les écarts de développement entre le Maroc et les pays de l’UEMOA.

M. Mechahouri n’est pas opposé à la renégociation de certaines dispositions de l’accord en admettant qu’en 1998, date du début de négociation du texte, "le Maroc n’était pas aussi ouvert sur l’économie internationale comme il l’est aujourd’hui", avec l’accord d’association qui le lie à l’Union européenne et les accords de libre échange avec les Etats-Unis, la Turquie et certains pays arabes dans le cadre de la "Déclaration d’Agadir".

"Nous ne sommes pas contre et des experts travaillent de façon à rendre l’accord plus équilibré par rapport à la première mouture paraphée en 2002", a-t-il assuré. Le ministre précise que le Maroc défend désormais un accord "global et asymétrique" où tous les produits industriels de l’UEMOA entreraient au Maroc sans droits de douane et les produits agricoles subiront une réduction de 50 % par rapport au tarif marocain.

Car par-delà le volet commercial, le Maroc inscrit sa démarche dans le cadre de sa politique de partenariat et de solidarité avec les pays de l’Afrique de l’Ouest. Le Sénégal, qui compte beaucoup sur les entreprises marocaines pour renforcer son développement économique et les investissements, a promis d’être l’avocat du Maroc auprès du Conseil ministres de l’UEMOA pour que cet accord entre en vigueur le plus rapidement possible.

Son ministre du Commerce, Mamadou Diop, l’a répété vendredi à Dakar à l’ouverture d’un forum d’affaires qui a réuni une soixantaine d’entreprises marocaines et sénégalaises.


 Fuente: MAP