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Le Royaume-Uni va postuler pour adhérer à l’accord de libre-échange transpacifique

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Le Monde | 31 janvier 2021

Le Royaume-Uni va postuler pour adhérer à l’accord de libre-échange transpacifique

Le Royaume-Uni va demander lundi 1er février son adhésion à l’accord de libre-échange transpacifique – le partenariat transpacifique global et progressiste (ou CPTPP, pour Comprehensive and Progressive Agreement for Trans-Pacific Partnership, en anglais) –, a annoncé dans un communiqué, samedi 30 janvier, la ministre au commerce international britannique, Liz Truss. Les négociations entre Londres et les partenaires du CPTPP devraient commencer cette année.

Un an après le départ de Londres de l’Union européenne (UE), « nous forgeons de nouveaux partenariats qui apporteront d’énormes avantages économiques au peuple du Royaume-Uni », a réagi le premier ministre britannique, Boris Johnson.
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« Postuler pour devenir le premier nouveau pays à rejoindre le CPTPP prouve notre ambition de faire des affaires dans les meilleures conditions avec nos amis et partenaires partout dans le monde et d’être un fervent champion du libre-échange mondial », a-t-il ajouté.

Réticences de l’opposition travailliste

L’adhésion au traité offrira d’« énormes occasions », a assuré de son côté Liz Truss. « Cela signifiera des droits de douane plus bas pour les constructeurs automobiles et les producteurs de whisky et un meilleur accès pour nos excellents fournisseurs de services, créant des emplois de qualité et une plus grande prospérité pour les gens d’ici. »

Karan Bilimoria, le président du CBI (Confederation of British Industry, principale organisation patronale britannique) a salué une initiative qui ouvre « un nouveau chapitre de notre politique commerciale indépendante », une adhésion au CPTPP ayant « le potentiel de créer de nouvelles opportunités pour les entreprises britanniques dans différents secteurs ».

Le ton est moins enthousiaste du côté de l’opposition travailliste, sa responsable au commerce international, Emily Thornberry, soulignant que le Labour examinerait de près les modalités d’adhésion au pacte commercial. « A l’heure actuelle, Liz Truss ne peut même pas garantir que nous ayons le droit de mettre notre veto à l’adhésion proposée par la Chine si nous rejoignons d’abord le bloc », a-t-elle argumenté.

Après cinq ans de débats sur le Brexit, les Britanniques questionneront la décision du gouvernement de « se précipiter à en rejoindre un autre [bloc commercial] à l’autre bout du monde sans aucune consultation publique significative », a également affirmé Emily Thornberry.

Deux premiers accords signés en Asie

Cette initiative survient un an après que le Royaume-Uni a quitté officiellement l’Union européenne à la fin janvier de 2020. Un accord de libre-échange a été conclu à la fin de décembre, après d’âpres négociations entre Londres et Bruxelles, pour encadrer leurs relations après leur rupture historique.

Prenant pied en Asie, Londres avait précédemment signé, en octobre, un premier accord commercial bilatéral majeur post-Brexit avec le Japon. En décembre, il signait un autre accord de libre-échange, cette fois avec Singapour, plate-forme financière et commerciale majeure, membre de l’Asean (Association des Nations d’Asie du Sud-Est) et du CPTPP.

Le CPTPP a été lancé en 2019 pour supprimer les barrières commerciales entre les onze pays qui le composent – dont l’Australie, le Canada, le Chili, le Japon, le Mexique et le Vietnam – et qui représentent près de 500 millions de consommateurs dans la région Asie-Pacifique. Son objectif est aussi de contrer l’influence économique croissante de la Chine. Ce partenariat transpacifique global et progressiste est la nouvelle version du pacte de libre-échange transpacifique (TPP) qui avait été abandonné par Donald Trump.


 Fuente: Le Monde