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Le secteur financier exclu de l’accord de libre-échange UE-États-Unis

Jacob Lew, le secrétaire américain au Trésor. Crédits photo : Susan Walsh/AP

Le Figaro 16/07/2013

Le secteur financier exclu de l’accord de libre-échange UE-États-Unis

Par Pierre-Yves Dugua

Au grand dam des Européens, Washington a décidé d’exclure les services financiers de la négociation sur l’accord de libre-échange UE-États-Unis, qui vient de démarrer. Le secrétaire américain au Trésor a prévenu le commissaire européen Michel Barnier.

Jacob Lew, secrétaire au Trésor, veut exclure les services financiers dans la négociation de l’accord de libre échange entre l’Europe et les États-Unis. La nouvelle a été annoncée à Washington, à l’issue d’une rencontre entre le secrétaire au Trésor et Michel Barnier, commissaire européen au marché intérieur, en charge des services financiers.

« La coopération réglementaire financière et prudentielle devait continuer dans le cadre des forums internationaux existants et appropriés, tels que le G20, le Conseil de stabilité financière (établi à Bâle, NDLR), et les organismes définissants les normes internationales, conformément aux calendriers ambitieux en place » a indiqué lundi, une porte-parole du Trésor américain.

C’est une mauvaise nouvelle pour les Européens, qui comptaient sur cet accord pour faciliter le travail des banques du Vieux Continent à Wall Street.

Bien que le Trésor ne soit pas le seul acteur de ce dossier, sa position pèse lourd dans la négociation. D’autant qu’elle rejoint celle de la Maison-Blanche, en désaccord sur ce point avec Wall Street.

Loi Dodd-Franck critiquée à Wall Street

L’administration Obama redoute qu’une harmonisation des normes bancaires transatlantiques ne conduise à une dilution de la réglementation américaine, très stricte. L’industrie bancaire américaine, quant à elle, continue de soutenir la demande de l’UE, car elle s’oppose contre les nouvelles normes issues de la Loi Dodd-Frank de 2010. Mais son lobbying semble avoir déjà fait long feu.

Les Européens, de leur côté, s’inquiètent des différences d’interprétation des règles fixées par les régulateurs américains à leurs filiales aux États-Unis. Ils accusent l’Amérique de vouloir imposer ses normes à des banques qui exercent l’essentiel de leurs activités hors des États-Unis. Le manque de consensus au sein de l’Union européenne en matière de réglementation bancaire rend également les Américains réticents à céder du terrain sur ce sujet.


 source: Le Figaro