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Lula et Sanchez veulent surmonter les réticences pour conclure l’accord

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Web-agri | 26 avril 2023

Lula et Sanchez veulent surmonter les réticences pour conclure l’accord

par AFP

Madrid et Brasilia ont dit mercredi vouloir faire aboutir d’ici la fin de l’année l’accord de libre-échange entre l’UE et le Mercosur, bloqué depuis 2019 en raison de divergences sur les questions climatiques et source de vives inquiétudes en Europe.

« Comme vous le savez, le Brésil va présider le Mercosur au second semestre, au moment où l’Espagne assurera la présidence » tournante de « l’Union européenne », a rappelé le Premier ministre espagnol Pedro Sanchez lors d’un point presse à Madrid avec le président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva. « Cette coïncidence représente une opportunité extraordinaire pour essayer de concrétiser notre rapprochement », a poursuivi le chef du gouvernement espagnol, un socialiste, en rappelant que l’Espagne souhaitait « fermement » la « ratification de cet accord commercial ».

Avec la présidence espagnole du Conseil de l’UE, qui débutera le 1er juillet, « nous avons peut-être une chance de conclure cet accord », a abondé Lula, qui a entamé mardi une visite officielle de deux jours en Espagne. « Si c’était facile, ça aurait déjà été fait », mais « quelqu’un doit conclure » les négociations, a poursuivi le chef d’Etat brésilien, disant vouloir prendre en compte les intérêts de chacun. Pour qu’il y ait un accord, « il faut que tout le monde gagne », a-t-il ajouté.

Un accord avait été conclu en 2019 entre l’UE et le Mercosur après plus de 20 ans de difficiles négociations. Mais il n’a pas été ratifié, en raison notamment d’inquiétudes en Europe sur la politique environnementale de l’ex-président brésilien Jair Bolsonaro.

Le ton a cependant changé à la faveur du retour au pouvoir du président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva le 1er janvier. Au début de cette année, le vice-président de la Commission européenne Frans Timmermans a affirmé que l’UE espérait signer l’accord courant 2023.

Plusieurs pays européens, dont la France, restent néanmoins très réticents vis-à-vis de cet accord. Emmanuel Macron a lui-même prévenu fin février qu’un accord ne serait « pas possible » si les pays du Mercosur ne respectaient pas les mêmes contraintes environnementales que les Européens.

Les agriculteurs européens redoutent de voir affluer sur le marché européen davantage de denrées agricoles sud-américaines soumises à des standards de production moins exigeants. À la différence de l’UE, le Brésil n’a pas banni de l’alimentation animale les antibiotiques utilisés comme activateurs de croissance.

« Il y a des pays qui ont des doutes » mais « nous allons travailler pour vaincre ces réticences », a assuré M. Sanchez, en estimant que les arguments en défaveur de l’accord pesaient peu face à son « potentiel » économique.


 source: Web-agri