ObservAlgérie | 6 octobre 2024

L’accord d’association Algérie-UE sera révisé à partir de 2025 : Qu’est-ce que cela implique ?

par Aylan Afir

L’Algérie doit finalement attendre 20 ans depuis sa signature pour espérer réviser l’accord d’association avec l’Union européenne. Signé en 2005, du temps du président déchu, Abdelaziz Bouteflika, cet accord s’est avéré très défavorable pour l’Algérie devenu un gros marché pour les produits européens alors qu’elle n’avait pas les capacités nécessaires pour l’exportation.

Mais l’Algérie va enfin se débarrasser de ce lourd fardeau à partir de l’année 2025, comme l’a déclaré, samedi 5 octobre, le Chef de l’Etat Abdelmadjid Tebboune lors d’une de ses rencontres périodiques avec certains médias. "L’accord d’association avec l’Union européenne sera révisé à partir de 2025", a fait savoir le président algérien lors de cette entrevue.

Il faut savoir cependant que le Chef de l’Etat ne compte pas faire de la question de la révision de l’accord d’association, une source de tensions entre l’Algérie et l’Union européenne. Cette révision est certes nécessaire, mais elle va être menée "avec souplesse et dans un esprit amical sans entrer en conflit", a-t-il précisé.

Tebboune veut plus d’exportations algériennes vers l’Europe

"Nous entretenons des relations normales avec les Etats, y compris la France", a ajouté Abdelmadjid Tebboune qui veut que l’accord d’association Algérie-Union européenne ait de plus grandes implications pour l’Algérie et le peuple algérien. En fait, le Chef de l’Etat algérien veut que cet accord permette à l’Algérie exporte plus de produits fabriqués localement et qui n’étaient pas disponibles à l’époque de la signature de l’accord.

"L’accord avec l’Union européenne a été conclu à une époque où l’Algérie était bien différente de celle d’aujourd’hui" a affirmé Tebboune lors du même entretien. Il a ajouté : "A l’époque, la contribution de l’industrie au revenu national ne dépassait guère 3% et nous importions des produits agricoles sans en exporter. En d’autres termes, l’Algérie d’alors n’avait pas de capacités d’exportation" et d’estimer que "la donne a changé, l’Algérie produisant et exportant désormais une grande variété de produits manufacturés, électroménagers et autres".

L’implication principale de la révision de l’accord d’association Algérie-Union européenne

C’est ce qu’impliquera pour l’Algérie la révision de cet accord d’association, la hausse des exportations et de préférence les ramener au niveau des importations effectuées depuis l’Union européenne. Surtout que l’esprit même de cet accord est le libre-échange censé caractériser les relations économiques entre les deux parties.

Aujourd’hui, nous demandons une révision, car l’essence même de l’accord avec l’Union européenne repose sur le libre-échange, et nous souhaitons le faire dans un esprit amical sans entrer en conflit", précise encore Tebboune, non sans rappeler que les Etats membres de l’UE "veulent entretenir de bonnes relations économiques avec l’Algérie et ne s’opposent pas à une révision de l’accord".