UE-Algérie - Mme Benita Ferrero-Waldner : «L’Accord d’association avance bien»

El Moudjahid | 01-03-2008

UE-Algérie - Mme Benita Ferrero-Waldner : «L’Accord d’association avance bien»

La commissaire européenne aux Relations extérieures, Mme Benita Ferrero-Waldner, souhaite "un renforcement et un approfondissement" du partenariat UE-Algérie, estimant que l’accord d’association "avance bien" et que les deux parties "respectent leur engagement".

Dans un entretien accordé à l’APS, à la veille de sa seconde visite demain et mardi à Alger, la commissaire européenne estime que les deux parties ont "besoin de suivre une approche pragmatique qui permette d’utiliser tout le potentiel de cet accord d’association".

L’UE souhaite "un renforcement et un approfondissement du partenariat bilatéral avec l’Algérie et un programme d’actions concrètes dans des domaines prioritaires d’intérêt mutuel", a-t-elle encore ajouté.

"L’UE est prête, si l’Algérie le veut, à servir de point d’ancrage aux réformes et à la transition économique du pays", a-t-elle dit estimant que l’Algérie "peut tirer des avantages du partenariat avec l’Union européenne qui est prête à discuter les actions concrètes qu’elle pourrait entreprendre dans (sa) coopération avec l’Algérie".

"Nous pouvons offrir notre expérience (à l’Algérie) car l’Europe est également passée par ce processus long et difficile", a affirmé Mme Ferrero-Waldner.

Elle cite, à cet égard, le programme arrêté avec l’Algérie pour la période 2007-2010, "centré sur des réformes économiques, la réforme de la justice et le renforcement des services publics de base".

"Ce programme, a-t-elle précisé, est doté d’une allocation financière globale de 220 millions d’euros (21,5 milliards de dinars), dont 57 millions d’euros (5,5 milliards de dinars) pour l’année 2007".

D’autres questions en suspens sont à l’agenda de la commissaire européenne, notamment la question du soutien de l’UE à l’adhésion de l’Algérie à l’OMC, la finalisation de l’accord stratégique énergétique, l’immigration clandestine et son "pendant", la question de la facilitation de l’octroi des visas, la libéralisation des services et du commerce des produits agricoles, le problème de la double tarification du gaz, les questions régionales comme la situation au Maghreb.

Au sujet du Maghreb, la représentante de l’UE qui, par ailleurs, soutient les négociations en cours entre le Maroc et le Front Polisario à New York, estime nécessaire de travailler également à l’intégration régionale.

"Tous ces sujets sont importants dans notre agenda bilatéral et seront certainement soulevés pendant ma visite", a confirmé la commissaire européenne. Par ailleurs, s’agissant du terrorisme, Mme Ferrero-Waldner réaffirme que la lutte contre le terrorisme est "un des domaines prioritaires de notre coopération avec l’Algérie, notamment à travers l’échange d’informations et d’expertise. Il s’agira évidemment d’un sujet que je soulèverai avec les autorités algériennes".

Lors de la visite à Bruxelles, en novembre dernier, le ministre des Affaires étrangères, M. Mourad Medelci, a "mis à plat" des questions de coopération en suspens. Il avait annoncé que le "mémorandum d’entente" pour un partenariat énergétique stratégique serait conclu d’ici à la fin 2008 ou "un peu après".

Le mémorandum, d’une valeur symbolique et politique, vise à cadrer les grands principes qui présideront à la coopération énergétique entre l’Algérie et l’UE à long terme, au bénéfice des deux parties. Pour l’UE, il s’agit d’assurer la sécurité, la stabilité et la prévisibilité des approvisionnements en hydrocarbures, et pour l’Algérie, la présence sur le marché européen de la distribution, l’assurance d’un marché de proximité et des infrastructures communes pour le transport des hydrocarbures, selon les spécialistes.

Autre intérêt commun de cette coopération énergétique, l’Algérie aspire à développer le secteur des énergies renouvelables (énergies propres comme le solaire, mais aussi, à terme, le nucléaire) pour assurer "la sécurité énergétique à long terme dans le respect de ses engagements internationaux".

L’UE de son côté, promeut une politique forte d’énergie renouvelable, et inclut dans sa politique énergétique, la préservation de l’environnement. Les deux parties avaient également convenu de conclure un accord sur la coopération en matière de lutte contre l’immigration illégale, de la possibilité pour les pays du pourtour méditerranéen de participer aux patrouilles maritimes pour lutter contre les immigrants illégaux et la réadmission des expulsés. En parallèle, l’Algérie entend également y ajouter le thème de la facilitation de l’octroi des visas comme l’UE s’y est engagée.

L’UE a proposé que l’Algérie, à l’instar d’autres partenaires européens comme la Russie, l’Ukraine et des pays des Balkans, de faciliter l’octroi des visas notamment à des catégories professionnelles ciblées (cadres, étudiants, hommes d’affaires, etc.), en contrepartie de la contribution de l’Algérie à la lutte contre les flux migratoires illégaux, en coopération avec les autres pays maghrébins de transit et les pays d’origine, notamment d’Afrique sub-saharienne.

La visite de la commissaire européenne intervient au moment ou l’UE réfléchit à l’approfondissement de sa politique de voisinage. Dans son dernier conseil des ministres des Affaires étrangères, en début de cette semaine, l’UE a recommandé d’accélérer la libéralisation avec les partenaires méditerranéens, du commerce des produits agricoles, des services et du droit à l’établissement et d’élargir le champ des accords de libre-échange avec ses pays voisins liés par la politique européenne de voisinage (PEV).

En outre, l’UE encourage les pays du bassin méditerranéen à accélérer la négociation et l’entrée en vigueur d’accords de libre-échange mutuels de manière à renforcer l’intégration régionale sud-sud. Le volume des échanges entre l’UE et l’Algérie est de 33 milliards de dollars par an (plus de 25 milliards USD d’exportations et 8 d’importations), chiffres qui évoluent d’une année sur l’autre.

La 3ème session du conseil d’association UE-Algérie se tiendra le 11 mars prochain à Bruxelles, rappelle-t-on.

Les relations bilatérales entre l’Union européenne et l’Algérie sont régies par l’accord d’association signé le 21 avril 2002 à Valence et entré en vigueur en septembre 2005 qui établit, au terme de 12 années, une zone de libre-échange (ZLE) entre les deux parties.

source : El Moudjahid

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