AFP |21 juillet 2010
Le stand de l’UE à la conférence sur le sida "saisi" par des militants défenseurs des génériques
VIENNE — Le stand de la Commission européenne à la Conférence internationale sur le sida à Vienne a été "saisi" symboliquement mercredi par des militants pour protester contre des saisies dans l’UE de médicaments génériques destinés à des pays en développement.
"L’Union européenne saisit nos médicaments, nous saisissons l’Union européenne", ont scandé une grosse centaine de manifestants, après avoir déroulé un ruban jaune et noir autour du stand et mimé une inspection de douane.
Plusieurs stocks de médicaments génériques ont été stoppés dans plusieurs pays de l’Union européenne ces dernières années, alors qu’ils étaient en transit, pour violation de la propriété intellectuelle, au grand dam de l’Organisation mondiale de la santé.
Les manifestants ont protesté contre le fait que les pays de l’UE protègent ainsi les intérêts des laboratoires pharmaceutiques, au détriment de ceux des malades, notamment ceux atteints du sida.
La documentation mise à disposition par la Commission sur son stand a été jetée au sol et remplacée par des tracts des militants. Une petite pancarte portant l’inscription "la Commission européenne nuit à votre santé" a été collée sur l’un des drapeaux européens.
Ils ont aussi critiqué un accord commercial en préparation avec l’Inde, qui nuirait, selon eux, à l’accès des malades à des traitements bon marché.
"L’avidité des labos tue", ont dénoncé les militants, huant les délégués des laboratoires pharmaceutiques quand le cortège est passé devant le stand de l’un d’entre eux, sous l’oeil attentif des vigiles de la Conférence.
Le cortège s’est brièvement arrêté devant le stand de l’Allemagne pour protester bruyamment contre la baisse, annoncée par des médias allemands, de la contribution de Berlin au financement de la lutte contre le sida. "L’Afrique meurt, l’Allemagne fait des économies", ont-ils crié.
AFP |20 juillet 2010
Des milliers de manifestants à Vienne pour les droits des malades du sida
VIENNE — Plusieurs milliers de manifestants ont défilé mardi soir dans le centre de Vienne pour réclamer plus de droits pour les malades du sida, en marge de la 18e conférence internationale sur la maladie organisée dans la capitale autrichienne jusqu’à vendredi.
Le bruyant cortège a remonté une portion de la célèbre avenue du Ring au son des sifflets, des tambours et des vuvuzelas. Les manifestants étaient revêtus pour nombre d’entre eux d’un t-shirt orange frappé d’un ruban rouge, emblème de la lutte contre le VIH.
Sur les pancartes, rédigées dans de multiples langues de l’anglais au vietnamien, on pouvait lire "des droits de l’Homme pour tout le monde", "nous pouvons le faire", "assez de mots nous voulons des actes" ou encore "non à l’accord de libre-échange entre l’UE et l’Inde, nos vie ne sont pas à vendre".
En tête de cortège, figuraient notamment Michel Sidibé, directeur de l’Onusida, Julio Montaner, directeur de la société internationale sur le Sida, organisatrice de la conférence internationale, et Michel Kazatchkine, directeur exécutif du Fonds mondial contre le sida, la tuberculose et le paludisme.
"Même si on avait les ressources et les technologies, on n’arrivera pas à l’accès universel des malades aux traitements sans le respect des droits humains", a déclaré ce dernier à l’AFP au milieu de ce joyeux bourdonnement.
Auma Obama, la demi-soeur du président américain Barack Obama, travaillant pour l’association américaine Care au Kénya, était également présente dans le défilé et a esquissé quelques pas de danse avec les autres militants.
Les manifestants ont rejoint la place des Héros, devant l’ancien palais impérial, où une série d’orateurs devaient prendre la parole avant un concert de la chanteuse britannique Annie Lennox, engagée dans la lutte contre le sida.
Plus tôt dans la journée, elle avait critiqué le gouvernement autrichien pour n’avoir contribué jusque là qu’à hauteur d’un million d’euros au Fonds mondial, mettant en avant les 45 millions d’euros que doit générer la conférence internationale pour l’économie de la petite république alpine.