L’Europe approuve un vaste accord de libre-échange avec la Corée du Sud

BRUXELLES — L’Union européenne a donné jeudi son feu vert à un accord de libre-échange d’une ampleur sans précédent avec la Corée du Sud, l’Italie ayant levé un veto qu’elle brandissait du fait d’inquiétudes pour son industrie automobile, a annoncé la présidence belge de l’UE.

Cet accord permet aux Européens de marquer un point par rapport aux Etats-Unis, dont le propre accord de libre-échange avec la Corée du sud, signé en avril 2007, n’a toujours pas été ratifié par le Congrès américain.

"Nous nous sommes mis d’accord aujourd’hui pour signer l’accord de libre-échange avec la Corée du Sud. C’est le premier d’une génération d’accords commerciaux bilatéraux qui vont unir l’Europe et l’Asie", a déclaré le ministre des Affaires étrangères belge, Steven Vanackere, lors d’une conférence de presse.

Cet accord, qualifié de "plus ambitieux jamais atteint" par l’Europe, représente "un pas très important dans l’ouverture des marchés asiatiques pour nos entreprises", a-t-il ajouté.

L’Italie, qui s’inquiétait de l’impact du texte pour son secteur automobile, a obtenu un report de son application de six mois, au 1er juillet 2011.

"Nous sommes parvenus à un compromis, selon lequel l’application provisoire de l’accord aura lieu à partir du 1er juillet de l’année prochaine", a précisé M. Vanackere.

La mise en oeuvre était prévue jusque là d’ici la fin 2010.

La partie a été difficile jusqu’au bout. Un accord était au début attendu la semaine dernière, mais il a été retardé en raison du veto de l’Italie, qui souhaitait que les Etats repoussent l’application de l’accord "d’au moins un an".

Rome estimait qu’un report permettrait notamment à l’industrie automobile de mieux se préparer à la baisse des tarifs douaniers.

Un accord préliminaire avait été atteint il y a un an, en octobre 2009, mais, pour être définitivement signé, il devait encore recevoir le feu vert final des 27 Etats de l’UE à l’unanimité.

La signature du texte - prochaine étape purement formelle - interviendra le 6 octobre, à l’occasion d’un sommet entre l’UE et la Corée du Sud à Bruxelles.

Pour permettre sa mise en oeuvre, l’accord devra ensuite être encore ratifié par le Parlement européen. Etats et eurodéputés devront aussi avoir bouclé leurs discussions sur une "clause de sauvegarde" pour le secteur automobile, qui figure dans le texte.

Cette clause prévoit que les Européens bénéficient d’un mécanisme spécial de sauvegarde limitant les remboursements de droits de douane en cas d’explosion des importations de voitures coréennes à composante partiellement étrangère.

Elle avait été proposée face aux inquiétudes des constructeurs automobiles européens, qui estimaient que cet accord allait les désavantager en encourageant les importations à des prix déloyaux.

Les Italiens étaient particulièrement préoccupés de la concurrence que pourraient représenter les "petites voitures" coréennes pour leur industrie.

Cet accord de libre échange est le plus important accord commercial bilatéral jamais négocié par l’UE. Il devrait être suivi par d’autres en Asie. Les négociations avaient été lancées il y a plus de trois ans.

Il offrira des débouchés supplémentaires tant pour l’UE, dont la Corée du sud est le quatrième principal partenaire économique hors de l’Europe, que pour Séoul.

Il doit permettre la suppression de droits de douane frappant les exportations de l’UE vers la Corée du Sud, à hauteur de 1,6 milliard d?euros.

Il prévoit aussi l?élimination de barrières non douanières, notamment certaines réglementations et normes dans des secteurs comme l?automobile, les médicaments ou l?électronique grand public.

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