Paris exige plus d’ouverture du marché japonais

Les Echos | 07/03/11

Paris exige plus d’ouverture du marché japonais

A Tokyo, le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a demandé au gouvernement japonais une concurrence plus équitable sur les marchés publics et une meilleure pénétration des produits agroalimentaires français.

Ecrit par
Yann ROUSSEAU
Correspondant à Tokyo

Les discussions ont été « chaudes », confiaient ce week-end des officiels français. En déplacement, jusqu’à samedi soir, à Tokyo, le secrétaire d’Etat français au Commerce extérieur, Pierre Lellouche, a réclamé avec ardeur au gouvernement japonais « une ouverture plus équitable » du marché nippon et laissé entendre que Tokyo va devoir faire rapidement des « gestes forts » s’il souhaite obtenir le lancement des négociations sur un accord de libre-échange avec l’Union européenne.

Redoutant de voir ses entreprises régresser sur le marché européen face à leurs concurrentes sud-coréennes, qui vont profiter à partir de juillet prochain de l’accord de libre-échange récemment entériné entre Bruxelles et Séoul, le gouvernement japonais souhaiterait voir lancer en mai prochain des pourparlers similaires avec ses partenaires de l’Union. Tokyo a déjà communiqué des documents où il propose de faire baisser, et dans nombre de cas de supprimer, les tarifs douaniers appliqués aux produits échangés entre les deux zones.
Embargo « injustifiable »

Si Paris dit soutenir l’idée d’un pacte commercial avec le Japon, il pointe la multitude des barrières non tarifaires qui empêche actuellement l’entrée des produits français et européens sur le marché nippon. « Nous attendons des gestes politiques de la part du gouvernement japonais », a expliqué Pierre Lellouche, avant de demander « la réciprocité en termes d’accès aux marchés publics » et une meilleure pénétration des produits agroalimentaires français. « Il ne peut y avoir de libre-échange s’il y a des embargos de facto sur des pans entiers de notre activité économique », a martelé le responsable. « Si certains prérequis ne sont pas au rendez-vous, il n’y aura pas de lancement des négociations en mai prochain », complétaient des diplomates, qui assurent que la plupart des pays de l’Union partagent ces exigences.

Déjà très agacés par un embargo japonais « injustifiable » sur le boeuf français et l’interdiction d’entrée de centaines d’autres produits alimentaires, les officiels français ont mal vécu la récente « défaite » de plusieurs grands groupes hexagonaux sur d’importants appels d’offres lancés dans l’archipel par des autorités publiques. En fin d’année dernière, Eurocopter qui détient pourtant une large part du marché des hélicoptères civils au Japon a vu, sans apparente logique économique, son concurrent japonais MHI (Mitsubishi Heavy Industries) emporter une commande d’hélicoptères militaires de 2,3 milliards de dollars. Quelques jours plus tard, Thalès a dû s’incliner face à des groupes locaux, malgré la qualité de son offre, dans un contrat de vente d’un système de contrôle du trafic aérien.

source : Les Echos

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