«Submergeons le marché US!»

Le Matin

«Submergeons le marché US!»

En visite aux Etats-Unis, Joseph Deiss a cherché à faciliter l’accès de nos produits au marché américain.

ANNE DOUSSE

23 juillet 2005

Joseph Deiss ne rentre pas les mains vides. Il a convaincu ses interlocuteurs américains d’entamer des discussions portant sur l’intensification de nos relations économiques. Des pourparlers qui pourraient déboucher sur l’ouverture de négociations en vue d’un accord de libre-échange. Une réunion au niveau des experts devrait avoir lieu cet automne.

Quels sont les intérêts de la Suisse pour un tel accord?
Cet accord viserait l’élimination des droits de douane américains sur nos exportations de produits industriels. En 2004, les Etats-Unis ont par exemple prélevé près de 225 millions de taxes sur nos importations. Ces droits de douane pèsent lourd sur la compétitivité de notre industrie. Les montres, les machines, la chimie et les textiles sont parmi les secteurs les plus concernés.

Et l’agriculture?
L’agriculture et l’industrie alimentaire subissent également des désavantages. De plus, un accord de libre-échange nous donnerait des armes égales à celles des pays qui disposent déjà d’un tel traité comme le Canada, Singapour et l’Australie. Nos deux économies pourraient aussi bénéficier d’une libéralisation et d’une coopération dans des domaines tels que les services, les marchés publics, la propriété intellectuelle. Enfin, ces mesures pourraient se traduire par un accroissement de la concurrence sur notre marché interne.

La Suisse ne risque-t-elle pas d’être submergée par les produits made in USA?
Notre pays n’a pas à craindre la concurrence. L’industrie des machines, la chimie, la pharma ou les services font déjà face à la concurrence internationale. Et il n’y a aucune raison de croire que le démantèlement de certaines barrières aux échanges conduirait à une submersion du marché suisse par les produits américains. Submergeons plutôt le marché américain.

Le consommateur verra débouler dans son assiette le maïs OGM et le boeuf aux hormones?
Si accord il y a, il prendrait en compte les sensibilités de notre société. Car le consommateur a le droit de choisir ce qu’il veut manger.

Les agriculteurs craignent-ils pour leur survie?
Les négociations n’ont pas encore commencé. Il est prématuré de discuter des conséquences sectorielles d’un accord dont on ne sait ni s’il se concrétisera ni quelle serait sa portée.

source : La Matin

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