Démarrage des négociations sur la zone de libre-échange continentale (ZLEC) à partir juin 2015

Passerelles | 10 fév 2015

Démarrage des négociations sur la zone de libre-échange continentale (ZLEC) à partir juin 2015

Réunis à Addis Abéba, les 30 et 31 janvier les chefs d’Etat de l’Union africaine (UA) ont décidé du démarrage des négociations sur la zone de libre-échange continentale (ZLEC) en juin 2015, et donné mandat au Président du Comité de haut niveau sur le commerce africain (HATC), pour entamer les consultations de haut niveau pour la mise en place de la ZLEC.

Prenant acte du rapport de la réunion du HATC tenue la veille dans la même capitale, les chefs d’Etat de l’Union africaine ont approuvé les recommandations formulées par cet organe invitant à la poursuite des efforts en vue de renforcer l’intégration en Afrique et à une forte implication de l’Afrique dans les discussions en cours au niveau international.

Ce sommet qui intervient dans un contexte marqué par les débats en cours sur financement du développement en Afrique a été une occasion pour les chefs d’état africains de réitérer leur engagement à s’affranchir de l’aide étrangère à travers la mobilisation des ressources domestiques pour renforcer la résilience économique et réduire la dépendance du contient vis-à-vis des pays donateurs.

Lancement des négociations sur la zone de libre-échange continentale.

Conformément au calendrier et aux étapes du Traité d’Abuja, la ZLEC devrait être lancée en 2017. A cet égard, les dirigeants africains ont décidé de lancer les négociations dans ce sens en juin prochain. Selon la feuille de route proposée en 2012 les négociations devraient s’appuyer sur les progrès déjà réalisés sur le continent, notamment l’expérience pionnière de la zone de libre-échange tripartite COMESA-EAC-SADC.

Au cours de la réunion du HATC tenue le 29 janvier à la veille du sommet, Sindiso Ngwenya, secrétaire général du COMESA et président du Groupe de travail sur les négociations tripartite à souligné les progrès réalisés en vue de l’établissement de cette zone de libre-échange tripartite COMESA-EAC-SADC soulignant les opportunités de cet accord sur l’accroissement des échanges entre les trois régions.

Fort de ce constat les chefs d’état se sont félicités des progrès notés dans le cadre l’initiative tripartite dont le lancement est prévu en Mai prochain avant de saluer la mise en œuvre par la Communauté économique des Etats de l’Afrique de l’Ouest (CEDEAO) de son Tarif extérieur commun (TEC) depuis le 1er Janvier 2015.

Dans la perspective des préparatifs pour le démarrage des négociations en juin 2015, les chefs d’état ont demandé aux ministres du Commerce de l’Afrique de poursuivre et finaliser les travaux dans ce sens. A cet égard ils ont instruit les différentes Commissions de l’UA intervenant dans le processus, en collaboration avec la CEA et les CER, à entreprendre des travaux techniques requis y compris de préparer des projets de textes qui serviront de base de négociations.

Afin d’assurer la participation inclusive et l’appropriation de la ZLEC par les peuples d’Afrique, l’UA à souligné l’importance d’impliquer les différents acteurs tels que le secteur privé, les parlementaires, la société civile dans le processus de négociation.

Pour maintenir cet élan en vue de la création de la ZLEC à l’horizon 2017, l’UA invite les États membres à fournir les ressources financières et techniques nécessaires aux niveaux national, régional et continental.

Implication dans les négociations en cours au niveau international

Outre les discussions en vue de l’établissement de la zone de libre-échange continentale, l’Afrique s’est engagée dans d’autres négociations au niveau international notamment à l’OMC et au niveau des nations unies. Compte tenu des enjeux de ces négociations pour le continent, les chefs d’état ont appelé à une implication du continent dans le processus de négociations et de prise de décision.

Au niveau de l’OMC où les discussions se poursuivent l’engagement du continent dans la mise en œuvre de toutes les décisions prises par les ministres à Bali, notamment l’Accord sur la facilitation du commerce a été réaffirmé par les chefs d’Etat. Ils ont toutefois rappelé l’importance que revêt l’assistance et l’appui au renforcement des capacités dont ils ont besoin afin d’acquérir la capacité nécessaire pour la mise en œuvre de l’accord. Ils ont en outre invité les Etats membres à identifier les problématiques clés dans le programme de travail Post-Bali qui facilitent la réalisation de l’agenda stratégique pour la transformation structurelle de l’Afrique et de l’intégration régionale.

Concernant les négociations en vue de l’établissement d’un programme de développement post 2015, l’UA a insisté sur la nécessité de forger une position commune africaine sur le changement climatique et d’assurer que le continent parle d’une seule voix.

Renouvellement de l’AGOA

Les progrès en cours en vue du renouvellement de l’AGOA ont été salués par les chefs d’états de l’UA qui se sont réjouis de l’annonce faite par le président Obama en Août 2014 à l’occasion du Sommet Afrique-États-Unis, à œuvrer dans ce sens. Dans cette perspective de renouvellement, l’UA a invité le Congrès américain à préserver le partenariat commercial entre les États-Unis en Afrique en approuvant pour sa part l’AGOA.

Au vu des discussions en cours pour le renouvellement de l’AGOA, qui arrive à expiration en septembre 2015, l’UA appelle les pays éligibles à l’AGOA à plaider davantage pour soutenir les efforts du groupe des ambassadeurs à Washington en vue du renouvellement de l’AGOA.

source : ICTSD

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