Le Mercosur et Bruxelles peinent à se mettre d’accord sur le volet agricole
Un ouvrier coupe de la canne à sucre destinée à la production de l’éthanol, un des intérêts offensifs du Brésil

Les Echos | 1 mars 2017

Le Mercosur et Bruxelles peinent à se mettre d’accord sur le volet agricole

par MICHEL DE GRANDI

Les négociateurs du Mercosur sont venus à Paris plaider pour une conclusion rapide de l’accord de libre-échange.

Engagées depuis plus de vingt ans, les négociations pour conclure un accord de libre-échange entre le Mercosur (Brésil, Argentine, Uruguay, Paraguay et Venezuela - mais ce dernier ne participe pas aux discussions) et l’Union européenne traînent en longueur. Elles ont certes repris l’an dernier après douze ans de léthargie, mais quelques semaines avant le prochain round, qui doit se dérouler à Buenos Aires, force est de reconnaître que les parties ont encore des points à éclaircir. En novembre, l’Argentine tablait sur un accord d’ici à « un ou deux ans ».

Dans un souci de faire bouger les lignes, les négociateurs du Mercosur sont venus à Paris redire l’importance qu’ils accordent à un accord de libre-échange et du même coup lancer un appel à une conclusion rapide (lire également page 5). La montée du protectionnisme dans le monde ne doit rien y faire : les négociateurs réunis à l’ambassade du Brésil ont insisté sur la « complémentarité » des deux zones qui totalisent 800 millions de consommateurs, tout en reconnaissant que le volet agricole restait le problème majeur. « C’est un sujet sensible en Europe. La France nourrit les craintes les plus fortes et pourtant, il n’y a pas de raisons d’avoir peur. L’agriculture européenne est compétitive dans le monde entier. Elle est trop puissante, le Mercosur ne peut pas l’éliminer », a déclaré, rassurant, Ronaldo Costa-Filho, le négociateur pour le Brésil. Les produits agricoles constituent la moitié des importations en provenance du Mercosur.

En visite à Bruxelles en juillet de l’an dernier, Mauricio Macri le président argentin, avait déjà pointé du doigt le volet agricole qui est « clairement le point de conflit », avait-il indiqué. A la suite de pressions de certains Etats-membres, la Commission européenne avait exclu de son offre le boeuf et l’éthanol. Il s’agit de produits sur lesquels l’Argentine et le Brésil se montrent particulièrement offensifs. « Un meilleur accès au marché européen n’est pas notre seul but », a lancé, de son côté, Daniel Raimondi, négociateur pour l’Argentine, qui insiste sur les autres secteurs comme les services ou la commande publique, l’e-commerce ou les phytosanitaires. « Pour un accord gagnant-gagnant, il ne faut pas chercher l’équilibre dans chacun des secteurs concernés, mais au niveau global », insiste-t-il.

source : Les Echos

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