Commerce : l’Union européenne s’ouvre au Pacifique

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Les Echos | 22 mai 2018

Commerce : l’Union européenne s’ouvre au Pacifique

par Richard Hiault

La Commission européenne va ouvrir dès cet été des négociations avec l’Australie et la Nouvelle Zélande pour conclure un accord de libre-échange.

L’Europe maintient le cap de l’ouverture commerciale. Mardi, à Bruxelles, les ministres du Commerce des Vingt-huit ont donné leur accord à des négociations avec l’Australie et la Nouvelle Zélande pour conclure un accord de libre-échange. La commissaire européenne au commerce, Cecilia Malmström, se rendra en juin prochain dans ces deux pays pour lancer officiellement la négociation. Une première réunion devrait avoir lieu dans la capitale belge dès le mois de juillet.

L’état des relations commerciales entre l’Union européenne et les deux pays du pacifique

« Ces accords s’appuieront sur ceux, plus récents, conclus avec succès avec le Canada, le Japon, Singapour, le Vietnam et le Mexique. Ils élargiront ainsi l’alliance de pays partisans d’un commerce global ouvert et réglementé », a commenté Jean-Claude Juncker, président de la Commission européenne. « Ensemble, nous allons maintenant négocier des accords commerciaux gagnant-gagnant qui créent de nouvelles opportunités pour nos entreprises, tout en garantissant des normes élevées dans des domaines clés tels que le développement durable », s’est réjouie Cecilia Malmström, la commissaire au commerce.

Impact économique européen limité

Sur la base de deux études d’impact sur ce que rapporteraient ces accords, publiées en septembre dernier, la Commission européenne avance une hausse du PIB de l’Union européenne de 0,02 % (4,9 milliards d’euros). En ce qui concerne l’Australie , le PIB réel devrait progresser de 0,20 % (4,2 milliards d’euros). Pour la Nouvelle-Zélande , l’accroissement est évalué à 0,52 % (1,3 milliard d’euros). Revers de la médaille : une légère hausse des émissions de gaz à effet de serre est à attendre. Elle serait de 0,38 % en Australie, de 0,64 % en Nouvelle-Zélande et de 0,04 % dans l’Union européenne.

Nouvelle approche

Jean-Claude Juncker souhaite conclure rapidement. D’ici à 2 ans. Le calendrier s’annonce cependant difficile à tenir. Les négociations n’ont pas encore commencé et porteront sur des produits agricoles sensibles comme le boeuf et les produits laitiers. Le mandat de négociation de la Commission prévoit des garde-fous. Pour ces produits « sensibles », la mise en place de périodes de transition plus longues ou « d’autres arrangements » tels que des quotas limités sont envisagés. Une chose est sûre, les parlements nationaux des Vingt-huit n’auront pas à ratifier l’accord éventuel qui serait conclu.

Echaudés par l’accord conclu dans la douleur avec le Canada (Ceta) - le Parlement de la région belge de Wallonie avait failli le faire capoter à la dernière minute -, les ministres européens du Commerce ont validé mardi une nouvelle approche. Elle permettra la conclusion des futurs accords commerciaux de l’Union sans passer, selon les cas, par une ratification au niveau des Vingt-huit. A l’avenir, la Commission proposera donc de scinder les accords commerciaux en deux : d’un côté les dispositions purement commerciales qui ne nécessiteront que l’approbation du Parlement européen pour entrer en vigueur ; de l’autre, un accord d’investissement qui devra être ratifié par tous les Parlements.

source : Les Echos

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