Terre-Neuve-et-Labrador c. AbitibiBowater

Radio Canada | 14 décembre 2018

Terre-Neuve-et-Labrador c. AbitibiBowater

[ARCHIVE] Le 16 décembre 2008, la province de Terre-Neuve-et-Labrador exproprie la papetière AbitibiBowater qui vient de fermer son usine dans sa zone de compétence. Nos archives rendent compte du bras de fer juridique de cette décision et des conséquences qu’elle a eues sur les citoyens de Grand Falls- Windsor.

« Finies les gentillesses pour AbitibiBowater à Terre-Neuve. Le premier ministre dit à l’entreprise de plier bagage. »
— Stéfan Thériault, journaliste à Terre-Neuve-et- Labrador pour Radio-Canada

On exproprie AbitibiBowater

Le journaliste Stéfan Thériault, dans son reportage présenté à l’émission Le national du 16 décembre 2008, animée par Geneviève Asselin, donne une idée du ton du débat sur l’expropriation de la papetière d’AbitibiBowater par le gouvernement de Terre-Neuve-et- Labrador.

Le premier ministre de la province Danny Williams est tout simplement furieux.

Pour remédier à ses difficultés financières, AbitibiBowater a annoncé un plan de restructuration.

Ce dernier inclut la fermeture de son usine en activité à Terre-Neuve-et-Labrador située dans la ville de Grand Falls-Windsor.

Cette fermeture est prévue en mars 2009. 750 personnes vont perdre leur emploi dans cette ville de 14 000 habitants.

Le premier ministre Williams réplique du tac au tac. Son gouvernement adopte en représailles, le 16 décembre 2008, Abitibi Consolidated Rights and Assets Rights.

Cette loi retire à AbitibiBowater ses vastes droits acquis d’utilisation des ressources naturelles provinciales, notamment les produits de la forêt et l’eau.

Le Canada poursuivi en justice

Selon le droit international, c’est l’État fédéral canadien qui est responsable lorsqu’une province contrevient aux dispositions de l’Accord de libre-échange nord-américain (ALENA) relatives à la protection des investissements.

AbitibiBowater poursuit donc le Canada pour une somme de 500 millions de dollars en guise de dédommagement pour la perte de ses biens, provoquée par le geste du gouvernement du premier ministre Willliams.

En août 2010, Ottawa et la société AbitibiBowater s’entendent.

Comme le souligne le journaliste Stéfan Thériault dans un reportage présenté par Le téléjournal l’Acadie du 25 août 2010, le Canada paie 130 millions de dollars de dédommagement à la papetière.

En retour, AbitibiBowater retire sa poursuite devant le tribunal d’arbitrage de l’ALENA.

Le premier ministre canadien Stephen Harper confirme au premier ministre Williams que sa province ne subira aucune conséquence fâcheuse dans ce dossier.

Grand Falls-Windsor se diversifie

Pendant ce temps, qu’arrive-t-il aux 14 000 citoyens de la ville de Grand Falls-Windsor?

La fermeture de l’usine de papier avait fait craindre des jours très difficiles pour la municipalité.

Or, comme le constate le journaliste Stéfan Thériault dans un reportage présenté le 30 janvier 2012 par Le téléjournal l’Acadie, Grand Falls-Windsor s’en est bien tirée.

Plusieurs habitants de la ville sont allés travailler en Alberta et envoient de l’argent à leurs familles restées sur place. Grand Falls-Windsor a aussi réussi à surmonter sa dépendance à une seule industrie et a diversifié son économie.

source : Radio Canada

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