Clémence pour l’activiste qui avait piraté un écran Coca-Cola

La Libre | 8 mai 2019

Clémence pour l’activiste qui avait piraté un écran Coca-Cola

L’affaire aurait pu se terminer par une médiation pénale. Mais pour cela, il aurait fallu une reconnaissance de la part de l’auteur, qui ne le souhaitait pas, refusant d’être entendu par la police, qu’il estimait “hostile” à son égard.

Ce fut donc le tribunal correctionnel pour Hugo Périlleux, qui lors des faits qui lui étaient reprochés était conseiller communal Ecolo à Watermael-Boitsfort et membre du conseil de police. Il répondait d’intrusion informatique.

Le 10 juillet 2016 à Bruxelles, avec des activistes de la gauche radicale, opposés au TTIP (partenariat transatlantique de libre-échange Europe/États-Unis), il avait gravi les échafaudages le long d’un bâtiment de la place de Brouckère à Bruxelles pour atteindre le panneau Coca-Cola.

Le logo Coca-Cola est remplacé par “TTIP Game Over”, avec le message : “No more negotiations, No more free trade deals, It’s time for action”.

Un mobile politique

Devant le tribunal, il avait expliqué que ses motivations étaient politiques. Oui, dit-il, il avait conscience d’avoir commis une infraction, “mais pas d’une telle ampleur”. “On l’a fait dans un cadre politique qu’on revendique. Aujourd’hui on ne le referait plus”, avait-il dit.

Sa défense avait invoqué l’état de nécessité, soit le fait que face à la puissance des lobbies TTIP, il n’y avait pas d’autre choix que l’action illégale pour éviter un péril plus grave. Et l’état de nécessité conduit à l’acquittement.

Ce qui, on s’en doute, n’était pas de l’avis du parquet, qui estimait que la liberté d’expression devait s’exercer dans les limites du droit pénal. La procureure avait requis une amende de 12 116 euros, soit le double de la somme qu’Hugo Périlleux avait collecté pour assurer sa défense en justice.

Elle n’a pas été suivie sur ce point. Le tribunal n’a pas retenu l’état de nécessité. Qualifiant les faits de grave, le juge a toutefois tenu compte de l’ancienneté des faits, du fait qu’il n’y avait pas de préjudice et que le prévenu, jeune, n’avait pas de casier judiciaire. Il a accordé la suspension du prononcé, soit une déclaration de culpabilité sans peine.

source : La Libre

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