Les céréaliculteurs canadiens subiront-ils des dommages collatéraux dans la hâte d’adopter le projet de loi C-4?

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NFU | 20 mars 2020

Les céréaliculteurs canadiens subiront-ils des dommages collatéraux dans la hâte d’adopter le projet de loi C-4?

par Cam Goff

Le Canada fait face à une crise sans précédent alors qu’il fait face à la pandémie mondiale de COVID 19. Le 12 mars, le premier ministre Trudeau et au moins deux autres députés ont dû s’auto-isoler après avoir été exposés au virus. Le lendemain, le Parlement a décidé de ne pas poursuivre ses travaux comme d’habitude et a décidé de suspendre ses travaux jusqu’au 20 avril. En même temps, la Chambre des communes et le Sénat ont jugé le projet de loi C-4 - la loi de mise en œuvre du Canada-États-Unis -. Accord commercial avec le Mexique (CUSMA) - adopté en troisième lecture avant même le début du débat au Sénat.

Le projet de loi C-4 comprenait une série de modifications de style omnibus au Loi sur les grains du Canada (CGA) qui touchent la Commission canadienne des grains (CCG) qui n’ont pas été négociées au sein de l’AMUSC et n’ont rien à voir avec la mise en œuvre de l’accord commercial. Étant donné que toute l’attention était concentrée sur l’entente CUSMA elle-même, ces modifications intégrées au projet de loi C-4 ont échappé à un examen approprié par la Chambre des communes.

Les négociateurs canadiens de l’ACMUS ont convenu de traiter le blé cultivé aux États-Unis de la même façon que le blé canadien et de ne pas indiquer son pays d’origine sur les documents d’inspection. Cependant, le projet de loi C-4 oblige le Canada à traiter tous les grains cultivés aux États-Unis - pas seulement du blé - comme s’il était cultivé au Canada. Il permet également une réglementation qui permettrait aux inspecteurs d’attribuer des grades canadiens aux grains cultivés à l’extérieur du Canada ou des États-Unis, et cela affaiblit l’autorité de la CCG dans les domaines qui affectent le transport des grains et le contrôle de la qualité, et augmente le pouvoir des exploitants de silos sur les agriculteurs.

Le Syndicat national des cultivateurs a informé un certain nombre de sénateurs de nos préoccupations et, le 11 mars, lors de l’étude préalable du Comité sénatorial du commerce international sur le projet de loi C-4, le sénateur Massicotte a demandé au négociateur en chef en agriculture et directeur général d’Agriculture et Agroalimentaire Canada: si la compréhension de la NFU du projet de loi était correcte. La réponse a été que nous avions raison dans notre analyse des changements inutiles, y compris le changement du blé américain, convenu dans CUSMA, au grain américain.

En autorisant les céréales de tous types cultivées aux États-Unis (orge, maïs, soja, avoine, etc.) dans notre système de manutention et d’exportation des céréales, nous pouvons également nous attendre à des répercussions sur notre système de transport des céréales. On peut imaginer que les expéditeurs américains profiteraient du système ferroviaire canadien au lieu d’utiliser des transports américains plus chers, ce qui aggraverait les problèmes de capacité et les goulets d’étranglement. Les chemins de fer suggéreraient sans aucun doute de «résoudre» le problème en mettant fin au plafond de revenu (MRE) et en leur permettant d’augmenter les taux de fret à tout ce que le marché pourrait supporter.

Lorsque le projet de loi C-4 a reçu la sanction royale le 12 mars, il a mis fin à la possibilité de modifier le projet de loi C-4 afin de supprimer les clauses inutiles touchant la CGA. Tout cela a été fait après que le gouvernement eut donné un avis de consultations sur la CGA, qui devait commencer en mars (maintenant retardé). Il est difficile de voir les amendements inutiles du projet de loi C-4 comme autre chose qu’une solution finale conçue pour éviter le débat public.

Maintenant, les agriculteurs doivent travailler ensemble. Il est impératif de retirer ces parties nocives du projet de loi avant l’entrée en vigueur de l’ACEUM le 11 juin. Permettre que les modifications du projet de loi C-4 à la Loi sur les grains du Canada soient maintenues serait un affront aux décennies de travail des agriculteurs et de notre public. des institutions et des organismes pour établir des marchés de premier ordre et fidéliser la clientèle en fonction de la qualité du grain canadien.

Cam Goff exploite une ferme céréalière avec ses frères près de Hanley, en Saskatchewan.

source : NFU

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