Malgré ses nombreux parrains, la Zone continentale de libre-échange africaine (ZLECAf) va dans le mur

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photo: African Union

SOL | 9 décembre 2020

Malgré ses nombreux parrains, la Zone continentale de libre-échange africaine (ZLECAf) va dans le mur

par Jacques Berthelot (jacques.berthelot4@wanadoo.fr)

PLAN

Introduction
I – Echanges extérieurs et internes des continents du monde de 1995 à 2019
II – Echanges extérieurs et internes des grandes régions de l’Afrique de 1995 à 2019
2.1 – Contradictions dans les Etats des CER africains selon la CNUCED et les APE de l’UE
2.2 – Pourcentage des échanges extra-africains dans les échanges mondiaux
2.3 – Pourcentage des échanges intra-africains dans leurs échanges mondiaux et africains
2.4 – Pourcentage des échanges intra-CER africains dans leurs échanges africains
III – Echanges de produits agricoles, manufacturés et combustibles-minerais-métaux
3.1 – Classification des produits
3.2 – Répartition des exportations et importations de l’Afrique et ASS entre les produits
IV – Le déficit croissant des échanges de produits manufacturés de l’Afrique et de l’ASS
V – Les échanges de combustibles, minerais et métaux de l’Afrique et ASS de 1995 à 2015
VI – Les échanges agricoles et alimentaires de l’Afrique et de l’ASS de 1995 à 2019
Conclusion

Le Président du Niger, Mahamadou Issoufou, a déclaré le 27 novembre 2020, en ouvrant la 47è session du conseil des ministres des Affaires étrangères de l’Organisation de la coopération islamique (OCI) : « L’Afrique a pour ambition d’être le prochain centre manufacturier mondial »1. Si cette ambition est irréaliste à moyen terme, elle est confortée par les soutiens apportés à la Zone continentale de libre-échange africaine (ZLECAf) par les institutions multinationales – la Banque Mondiale2 et le FMI3 étant venues rejoindre en 2020 les soutiens plus anciens de la Conférence des Nations Unies sur le Commerce et le Développement (CNUCED) et de la Commission économique des Nations Unies pour l’Afrique (UNECA) – et l’Union européenne (UE) puisque cela devrait doper les exportations et les profits des multinationales, et il est attristant que le Nigéria ait finalement ratifié la ZLECAf le 11 novembre 20204. La Banque mondiale souligne en particulier que « Dans le cadre de la ZLECAf, les exportations de produits manufacturés gagneraient le plus, soit 62 % dans l’ensemble, le commerce intra-africain augmentant de 110 % et les exportations vers le reste du monde de 46 % ». Et Albert M. Muchanga, Commissaire au Commerce et à l’industrie de l’Union africaine (UA) déclarait le 7 mai 2020 aux ministres du commerce de l’UA : « L’Afrique a suffisamment de politiques et de stratégies d’industrialisation et de diversification économique, y compris la diversification des exportations. La tâche à accomplir est de passer au stade du développement des compétences et de l’excellence dans les opérations réelles de fabrication et de transformation des produits agricoles en Afrique. La deuxième activité clé est le pavillon des jeunes entrepreneurs à la foire commerciale intra-africaine 2021, qui attirera 150 jeunes entrepreneurs et les mettra en relation avec des sociétés de capital-risque. Notre objectif est de faire du pavillon un aimant pour promouvoir l’esprit d’entreprise chez les jeunes Africains, dont certains peuvent devenir des fabricants ou des agrotransformateurs, ce qui contribuera non seulement à accroître le commerce intra-africain, mais aussi à augmenter la part de l’Afrique dans le commerce mondial et à améliorer notre balance commerciale, historiquement déficitaire en raison de notre dépendance excessive à l’égard des produits manufacturés importés »1. Ajoutons que la conclusion le 3 décembre 2020 du futur Accord UE-ACP post-Cotonou au niveau des négociateurs ne va pas faciliter cette ambition.

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Voir aussi : Diaporama : Evolution de la structure des échanges de produits de l’Afrique et l’Afrique subsaharienne de 1995 à 2019 (pdf)

source : SOL

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