Ouest France | 21 mai 2021

L’Union européenne suspend un accord commercial avec la Chine, les droits de l’homme dans la balance

Une fois n’est pas coutume, les parlementaires européens ont voté, non d’une seule voix, mais à une très très large majorité. Ils ont été 599 sur 687 à voter pour une motion qui conditionne la ratification du vaste accord commercial de l’UE avec la Chine engagé en décembre à la levée des sanctions décidées par Pékin contre des personnalités européennes, parmi lesquelles 5 eurodéputés.

Ces sanctions étaient une réponse du régime de Xi Jinping à celles prises en mars par l’Union européenne en raison des atteintes aux droits de l’homme dont sont victimes les Ouïgours en Chine. Pour les députés "la décision chinoise constitue une attaque contre les libertés fondamentales et (ils) exhortent les autorités chinoises à lever ces mesures restrictives injustifiées"​.

Malgré les rapports de nombreuses ONG et de réfugiés, Pékin conteste totalement la détention arbitraire, le travail forcé ou encore l’endoctrinement de la minorité musulmane Ouïgoure de la région du Xinjiang. Et dénonce toutes ces dénonciations comme des tentatives d’ingérence dans ses affaires intérieures.

Si les « observateurs » cités par les médias proches de Pékin minimisaient dès mercredi la capacité réelle de blocage du Parlement européen dans le processus de ratification à terme, le vote de cette motion intervient deux semaines après l’annonce, le 4 mai par la Commission européenne, de la suspension de l’accord commercial. Pour les mêmes raisons.

De la manière dont Pékin répondra au vote des parlementaires européens dépendra peut-être l’avenir de l’accord commercial.