Libre-échange : Le Maroc opte pour le principe de réciprocité

Aujourd’hui le Maroc | 4 janvier 2022

Libre-échange : Le Maroc opte pour le principe de réciprocité

par Mohamed Badrane

S’agissant du dossier égyptien, le Maroc a obtenu pour la première fois au cours de l’année 2021 l’entrée des voitures Renault fabriquées dans les lignes de production de la zone de Tanger avec une exonération totale des droits de douane.

Virage stratégique en vue pour les accords de libre-échange. Si le choix des zones de libre-échange est maintenu et appuyé, les autorités compétentes vont procéder à des rééquilibrages à chaque fois qu’il le faut avec certains pays. Pour les responsables, le Maroc va jouer la carte du principe de réciprocité. Un traitement qui s’est déjà révélé payant avec deux pays au cours des derniers mois, en l’occurrence l’Egypte et la Turquie. S’agissant du dossier égyptien, le Maroc a obtenu pour la première fois au cours de l’année 2021 l’entrée des voitures Renault fabriquées dans les lignes de production de la zone de Tanger avec une exonération totale des droits de douane.

Les discussions voulues par le Maroc ont également permis de simplifier avec l’autre partie des procédures d’entrée sur le marché égyptien. Ces réalisations ont été obtenues après la création d’une veille avec le secteur privé marocain de sorte à détecter toutes les difficultés rencontrées par les exportations marocaines aux frontières des pays partenaires. Avec la Turquie, le Maroc a au cours des derniers mois obtenu la révision de l’accord de libre-échange.

En février 2021, le Parlement avait adopté le projet de loi n°54.20 portant approbation de l’accord portant amendement de la convention de libre-échange, du 7 avril 2004, entre le Royaume du Maroc et la République de Turquie, à titre exceptionnel, imposant des droits de douane, pour une période de cinq ans, sur les produits industriels d’origine turque et inscrits à l’annexe I de cet accord, pour atteindre 90% de la valeur des produits provenant du «pays le plus favorisé» en vigueur. Concrètement, les deux parties ont accepté d’intégrer à l’accord initial une liste négative de plus de 1.200 produits locaux subissant l’impact des importations turques. Les produits concernés vont notamment du secteur du textile, habillement et cuir à la métallurgie, en passant par les domaines de l’électricité, du bois et de l’automobile. Ce n’est pas tout, puisqu’une évaluation annuelle de la liste négative sera possible afin d’intégrer de nouveaux produits ou en retirer d’autres. Encouragés par les résultats obtenus, les responsables comptent ouvrir de nouveaux dossiers en 2022.

Le plan d’action du ministère de l’industrie et du commerce prévoit notamment le renforcement et l’approfondissement de la coopération avec l’Union européenne. Concrètement, il s’agit de négocier de nouvelles règles plus souples dans le cadre de la zone Euromed pour permettre un accès plus important des exportations marocaines et/ou la protection de l’industrie locale. Il sera question en outre de renouveler les partenariats avec les pays arabes. Le but est de revoir les règles relatives à la mention du pays-origine dans le cadre de la zone arabe de libre-échange, sans oublier le retour des négociations pour la création de l’Union douanière arabe. D’autres mesures ne sont pas écartées pour rééquilibrer la balance commerciale avec certains pays ou lutter contre certaines pratiques concernant la mention pays d’origine et la contrefaçon.

source : Aujourd’hui le Maroc

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