Doris Leuthard au Brésil: accord crucial

Radio Suisse Romande

8 février 2007

Doris Leuthard au Brésil: accord crucial

Doris Leuthard a donné jeudi à Brasilia le coup d’envoi à une réelle intensification des échanges commerciaux entre la Suisse et le Brésil. Elle a signé un protocole d’entente en vue de créer une commission économique conjointe.

Le «Memorandum of Understanding» a été paraphé par la conseillère fédérale en charge de l’économie et le ministre brésilien des affaires étrangères, Celso Amorim.

Rencontre avec Lula retardée

La rencontre prévue dans l’après-midi avec le président Luiz Inacio Lula da Silva a en revanche été annulée. Doris Leuthard rencontrera le dirigeant vendredi lors de l’inauguration d’une fabrique de Nestlé, près de Salvador de Bahia.

La commission économique à mettre sur pied a déjà été dotée de nombreuses tâches. Elle devra toutefois prioritairement débattre de la possibilité de conclure un accord économique. C’est dans ce cénacle qu’émergera ou non la possibilité de conclure avec Brasilia un accord de libre-échange, ce que souhaite l’industrie d’exportation helvétique, à l’instar de ce qui a été réalisé avec le Mexique.

Un tel accord devrait être possible dans un horizon de trois à quatre ans. Mais tout dépendra finalement de l’avenir du cycle de négociations commerciales en cours à l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Si le cycle de Doha de l’OMC devait vraiment s’enliser, la commission conjointe Suisse-Brésil sera amenée à prendre la relève.

Faciliter le commerce

La commission conjointe devra également «faciliter le commerce bilatéral et les investissements directs». Berne voudrait qu’un accord de protection de ces derniers soit élaboré, tout comme un traité visant à empêcher la double imposition.

Lors de la rencontre de mercredi soir entre la conseillère fédérale et le ministre des finances brésilien, Guido Mantega, il a en outre été concrètement convenu que la commission à créer discuterait des droits de douane.

Droits de douane problématiques

«Les droits de douane brésiliens frappant l’horlogerie sont parmi les plus élevés au monde», a ainsi relevé Marie-Gabrielle Ineichen, du Secrétariat d’Etat à l’économie. Tout compris, les droits de douane font presque doubler le prix des montres qui entrent sur sol brésilien, selon Jean-Daniel Pasche, président de la Fédération horlogère suisse (FH).

Or, le Brésil est le cinquième marché d’exportation de l’horlogerie helvétique en Amérique latine, représentant 46 millions de francs l’an dernier (+50%). Les entreprises suisses emploient plus de 90’000 personnes au Brésil. Leurs investissements cumulés se montaient à 6,5 milliards de francs à la fin 2005.


Intérêt pour le bio-éthanol

 Doris Leuthard s’est initiée à la production de bio-carburants mercredi. La conseillère fédérale a visité un important site de production d’éthanol près de Sao Paulo.
 "Le thème des bio-carburants est très intéressant. Ils sont une alternative au pétrole. Il faut également chercher des solutions pour le trafic motorisé en Suisse", a-t-elle déclaré.
 Le Brésil est pionnier depuis les années 1930 dans la production de carburants verts. Dans le pays, cette industrie occupe plus d’un million de personnes et permet d’éviter des importations de pétrole pour un montant se chiffrant à 2,2 milliards de dollars par an.

source : RSR

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