Accords de partenariat : Le Cameroun perdra 45 milliards par an

Accords de partenariat : Le Cameroun perdra 45 milliards par an

29 JUIN 2007

Lazare Kolyang, Mutations

C’est le montant, en termes de recettes douanières, qui va échapper au Trésor public avec l’ouverture des frontières dès janvier prochain.

Au cours du dîner débat organisé mercredi dernier, 27 juin, le Secrétaire exécutif du Groupement inter patronal du Cameroun (Gicam) a terminé son intervention sur une question. "Le Cameroun va-t-il signer un accord non achevé le 31 décembre prochain?". En posant cette question, Martin Abéga a d’abord présenté, aux participants de la 8ème édition des dîner-débats du Gicam, les multiples pièges dans lesquels les pays de la zone Cemac ont été pris par leur partenaire, à savoir l’Union européenne. Plus outillée et mieux préparée pour mener de négociations dans le cadre de ces accords de partenariat économique dont les textes juridiques devraient être signés au plus tard en septembre prochain.

En repassant en vue les dernières phases des négociations, notamment les rencontres tenues à Sao Tomé et Principe et Libreville, le secrétaire exécutif du Gicam a donc simplement esquissé les risques éventuels qui pourront découler de la signature, dans les conditions actuelles, de ces accords. Mais c’est Chantal Elombat, présidente du Comité national de suivi des négociations Ape qui a essayé d’indiquer, avec quelques chiffres à l’appui, l’impact de ces accords sur certains secteurs de la vie nationale. L’on apprend alors, qu’avec la suppression des barrières douanières pour certains produits, le Cameroun perdra environ 89,056 millions de dollars. Soit près de 45 milliards de francs Cfa.

Seuls 17% des produits, contenus dans la liste nationale d’exclusion, pourront être protégés. "Il s’agit de 1061 produits qui ont été choisis sur la base des critères de sécurité alimentaire, de sécurité d’emploi, de recettes douanières, d’industries sensibles et d’industries naissantes", a expliqué Chantal Elombat, au cours de son exposé. Le conseiller technique du ministère de l’Economie et des Finances a aussi abondamment insisté sur les différents programmes d’appui du gouvernement qui ont été mis sur pied pour accompagner ces négociations. "Malheureusement, le Programme d’appui et de soutien aux Ape (Pas Ape) et le Programme d’appui au renforcement de la compétitivité des entreprises camerounaises (Parcec) n’ont pas encore été validés", a-t-elle simplement regretté.

"En raison de leurs conséquences prévisibles, comment l’Etat compensera-t-il les pertes ?", s’est demandé le président du Gicam, André Siaka, dans son mot introductif. " Des points de vue divergents persistent encore. L’Union européenne veut imposer une méthode de calcul de ces compensations. Toutefois, une étude régionale est en cours ", a indiqué Chantal Elombat. Rendez-vous est déjà pris à Yaoundé, le 16 juillet prochain, pour évaluer les engagements qui ont été pris par chacune des parties impliquées dans ces négociations. Mais surtout chercher à savoir si l’Union européenne, dont le chef de la délégation, Javier Puyol, attendu à cette rencontre s’est illustré par son absence, va respecter ses engagements.

source : Cameroon-Info

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