Grève chez l’Américain GM au Canada

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Le Figaro | 19 septembre 2017

Grève chez l’Américain GM au Canada

(AFP) Les employés d’une usine canadienne du constructeur automobile américain General Motors (GM) sont en grève au moment où doit se tenir la troisième ronde de renégociation de l’Accord de libre-échange nord-américain (Aléna). Dans son appel à la grève lundi, le syndicat Unifor a ainsi souligné que la délocalisation de la production d’un modèle GM du Canada vers le Mexique est la démonstration que "l’Aléna est défavorable aux travailleurs". Le groupe automobile avait annoncé en janvier la délocalisation au Mexique de la production du véhicule 4x4 urbain Terrain qui était assemblé à l’usine d’Ingersoll, en Ontario (centre) avec la suppression de 625 emplois cet été.

En remplacement, GM a investi depuis 2015 800 millions de dollars canadiens (540 millions d’euros) pour la modernisation de la chaîne d’assemblage de l’usine afin d’y fabriquer la nouvelle Chevrolet Equinox, également produite au Mexique. "Le syndicat a pour priorité d’obtenir de l’entreprise qu’elle désigne l’usine (Ingersoll) comme étant la principale productrice de l’Equinox", a indiqué l’Unifor. Les 2.550 employés de l’usine sont en grève, a indiqué mardi Jennifer Wright, porte-parole de GM Canada. La direction de GM a estimé avoir fait des progrès dans la négociation avec Unifor dans les deux dernières semaines et est "déçue de ne pas avoir été en mesure de conclure un nouvel accord".

Ce conflit social éclate alors que samedi à Ottawa s’engagent des discussions entre les gouvernements mexicain, canadien et américain pour la renégociation de l’Aléna. En janvier, quand le président Donald Trump avait réclamé cette renégociation, les syndicats de l’automobile lui avaient emboîté le pas. Le président du syndicat Unifor, Jerry Dias, avait alors estimé que les licenciements chez GM Canada étaient "un exemple frappant de tout ce qui ne fonctionne pas avec l’Aléna". Lundi, le Premier ministre canadien Justin Trudeau a menacé les Américains de rétorsion si le Canadien Bombardier devait être sanctionné de droits anti-dumping pour la vente de ses avions CSeries à la compagnie Delta Air Lines comme le réclame Boeing. Le Canada n’achètera pas les avions de combat Super Hornet de Boeing si le constructeur américain "continue d’insister à vouloir éliminer des dizaines de milliers d’emplois au Canada en s’attaquant à Bombardier". "Nous ne ferons pas affaire avec une compagnie qui s’acharne à nous poursuivre et à évincer du marché nos travailleurs de l’aéronautique", a prévenu M. Trudeau.

source : Le Figaro

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