Les pays arabes décident de finaliser cette année leur zone de libre-échange
Orient Le Jour/AFP | 23/01/2013
Les pays arabes décident de finaliser cette année leur zone de libre-échange
Sommet : Les membres de la Ligue se sont résolus à encourager les investissements interarabes afin de lutter contre le chômage et la pauvreté, à l’origine des soulèvements populaires.
La Ligue arabe a décidé, au terme d’un sommet à Riyad, de finaliser avant la fin de l’année son projet de zone de libre-échange entre ses 22 membres, un marché de 367 millions de personnes.
« Nous sommes déterminés à finaliser, avant la fin 2013, les dispositions nécessaires à la mise en place de la grande zone franche arabe », a déclaré le secrétaire général de la Ligue arabe, Nabil el-Arabi.
Ce projet, approuvé en 1998 deux ans après son lancement avec l’espoir d’éliminer progressivement les barrières douanières et de créer à terme un marché commun, bute notamment sur les règles fixant les conditions pour que les produits puissent être exonérés des droits de douane.
Soumis à des pressions croissantes depuis le début du printemps arabe, les membres de la Ligue se sont résolus à encourager les investissements interarabes afin de lutter contre le chômage et la pauvreté, à l’origine des soulèvements populaires ayant balayé quatre chefs d’État en deux ans.
Ainsi, le sommet de Riyad a approuvé un amendement à la Convention unifiée sur les investissements arabes dans les pays arabes, approuvée en 1980, invitant les pays membres à « réviser leurs législations » pour encourager l’investissement et créer de l’emploi, a indiqué M. Arabi.
En 2011, le taux de chômage s’élevait à 16 % dans le monde arabe, et les investissements interarabes ne dépassaient guère la barre des 25 milliards de dollars, selon un récent rapport du Conseil économique et social arabe.
Parallèlement, les investissements étrangers directs dans les pays arabes ont chuté de 37 % à 43 milliards de dollars en 2011, selon le même rapport.
Les participants au sommet de Riyad ont en outre « salué », selon M. Arabi, une proposition de l’Arabie saoudite, riche pays pétrolier qui a engrangé en 2012 un excédent budgétaire de près de 103 milliards de dollars, portant sur l’augmentation de 50 % des fonds alloués aux organismes financiers arabes communs.
Le Fonds arabe de développement économique et social monétaire (Fades), basé à Koweït, est l’un des principaux bailleurs de fonds des pays arabes, auxquels il accorde notamment des prêts à faible taux d’intérêt.
Cette initiative est de nature à « mobiliser plus de 10 milliards de dollars pour ces organismes (...) pour qu’ils augmentent leur contribution au financement de projets » de développement dans le monde arabe, a expliqué le ministre saoudien des Affaires étrangères, le prince Saoud al-Fayçal.
« Le sommet a tenu à être à l’écoute des aspirations des peuples arabes », a ajouté le ministre lors d’une conférence de presse, recommandant « le sérieux et la crédibilité pour la mise en œuvre » des mesures annoncées au terme du 3e sommet arabe économique dont la 4e édition devrait se tenir en 2015 à Tunis.
Les 22 membres de la Ligue arabe détiennent 62 % des réserves mondiales de brut et 24 % des réserves mondiales de gaz. Mais les exportations des pays arabes n’ont représenté en 2010 que 5,8 % du total des exportations mondiales.